Vol rocambolesque de bijoux
Le Louvre est-il devenu le musée le moins sûr du monde?

Le musée du Louvre a dû fermer pour «raisons exceptionnelles». Motif: le cambriolage de plusieurs bijoux et objets d'arts survenu ce dimanche 19 octobre. Un vol que beaucoup d'experts redoutaient depuis des années.
Publié: 14:52 heures
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Depuis que le vol est survenu, dimanche matin vers 9h30, le musée du Louvre est fermé pour «raisons exceptionnelles».
Photo: Getty Images
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Richard WerlyJournaliste Blick

Arsène Lupin a des héritiers! Né de l’imagination du romancier Maurice Leblanc (1864-1941), le cambrioleur le plus célèbre de Paris n’aurait sans doute pas fait mieux. Il était un peu plus de 9h30, ce dimanche 19 octobre, lorsque plusieurs voleurs émérites, «véritables professionnels de haut niveau» selon la police, se sont introduits dans la salle «Apollon» du musée du Louvre.

Comme Arsène Lupin, ces cambrioleurs avaient sans doute effectué des repérages détaillés, puisqu’ils ont utilisé un monte-charge présent à proximité pour pénétrer dans le musée, alors que des centaines de visiteurs y étaient entrés depuis neuf heures, dès l’ouverture dominicale. L’arrivée des cambrioleurs et leur fuite s’est faite grâce à de puissants scooters.

Quatre minutes sur place

Au final, pour le moment du moins: quatre minutes sur place, des vitrines déverrouillées après avoir scié les cadenas à la disqueuse, et un vol de bijoux difficile à estimer, car les pièces dérobées, toutes identifiées et maintes fois photographiées sous toutes les coutures, sont impossibles à écouler telles quelles. La police s’est donc aussitôt mise en chasse de receleurs possibles, afin d’identifier les auteurs de ce larcin digne d’un film. C’est de cette façon qu’en 2016, les enquêteurs avaient remonté la piste des bijoux volés à la star américaine Kim Kardashian.

Le démontage à grande vitesse de bijoux de ce type, puis l’exfiltration des diamants et des pierres précieuses, est souvent une mission encore plus ardue que le cambriolage lui-même. Dans l’affaire Kardashian, tous les protagonistes ont été retrouvés. Ils sont passés en jugement le 23 mai dernier à Paris. Les bijoux volés font partie des cadeaux offerts par l’Empereur Napoléon 1er à l’impératrice Eugénie de Beauharnais.

La sécurité du musée en question

La question la plus délicate posée par ce cambriolage spectaculaire pour les autorités françaises est la sécurité du musée du Louvre, l’un des plus fréquentés au monde avec 8,2 millions de visiteurs en 2024. Ce chiffre est passé à neuf millions en 2025, dont 80% d’étrangers. Le 14 octobre 2023, le musée parisien avait déjà été évacué et fermé à cause d’une menace d’attentat. Après vérification, rien d’anormal n’avait été découvert et il avait rouvert le lendemain.

Le Louvre, ancien palais des Rois de France, abrite un musée depuis 1793. Il fait l'objet d’une campagne de restauration annoncée le 28 janvier par Emmanuel Macron, ce qui explique la présence d’engins de chantier à proximité, dont la nacelle utilisée par les cambrioleurs. En début d’année, la présidente-directrice du plus grand musée du monde, Laurence des Cars, avait lancé un cri d’alarme, affirmant que «les bâtiments du Louvre arrivent à un niveau d’obsolescence inquiétant».

Visiter le Louvre? Une épreuve

«Visiter le Louvre constitue une épreuve physique avait-elle poursuivi en présence du président français, venu inspecter les lieux, en dénonçant le manque d’espaces de restauration et de toilettes, la signalétique obsolète ou la régulation thermique défaillante. Suite au cambriolage, une enquête a été ouverte ce dimanche pour «vol en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle».

Plusieurs vols célèbres ont eu lieu au musée du Louvre dans le passé. La Joconde, le fameux portrait de Mona Lisa par Léonard de Vinci, a été volée le 21 août 1911. L’enquête, rocambolesque, avait piétiné pendant deux ans, avant que le tableau ne réapparaisse à Florence. Le voleur était un vitrier italien ayant travaillé au musée, Vincenzo Peruggia. Il avait simplement décroché le tableau et était sorti avec sous sa blouse.

Autre vol: celui de deux pièces d’armure volées le 31 mai 1983 puis restituées au musée 38 ans plus tard après leur identification lors d’une expertise pour une succession à Bordeaux. Le troisième vol notable est celui d’un tableau de Camille Corot, «Le Chemin de Sèvres», dérobé le 3 mai 1998. Ce paysage du peintre impressionniste n’a jamais été retrouvé.

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