Feu vert de la Cour suprême
Trump pourra lever la protection de 350'000 migrants vénézuéliens

La Cour suprême des Etats-Unis a autorisé l'administration Trump à révoquer le statut de protection temporaire de 350'000 Vénézuéliens. Cette décision devrait permettre leur expulsion malgré les préoccupations concernant leur sécurité au Venezuela.
Publié: 03:58 heures
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Dernière mise à jour: 03:59 heures
La Cour suprême des Etats-Unis a autorisé lundi Donald Trump à révoquer le statut de protection temporaire des migrants.
Photo: SAMUEL CORUM / POOL
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ATS Agence télégraphique suisse

La Cour suprême des Etats-Unis a autorisé lundi l'administration de Donald Trump à révoquer le statut de protection temporaire (TPS) qui lui interdisait d'expulser quelque 350'000 Vénézuéliens. La plus haute juridiction américaine, à majorité conservatrice, a répondu favorablement à une demande de la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, qui souhaitait pouvoir lever ce statut pendant qu'un litige judiciaire sur le sujet suit son cours.

Kristi Noem avait en effet annulé une prolongation de 18 mois du TPS pour les Vénézuéliens, décidée en janvier par l'administration du démocrate Joe Biden et qui devait entrer en vigueur au début avril. Mais un juge fédéral de Californie (ouest) avait suspendu cette décision fin mars, soulignant le risque de «préjudice irréparable pour des centaines de milliers de personnes» et déplorant le «racisme» exprimé selon lui par l'assimilation de l'ensemble des bénéficiaires vénézuéliens du TPS à des criminels.

Le statut de protection temporaire protège d'une expulsion et octroie un droit de travail. Il est offert aux immigrés dont la sécurité n'est pas assurée s'ils rentrent dans leur pays en raison de conflits, de catastrophes naturelles ou d'autres conditions «extraordinaires». Il a largement été accordé aux Vénézuéliens sous Joe Biden, car Washington considère le Venezuela de Nicolas Maduro comme un régime autoritaire.

Xénophobie et racisme dénoncé

La tentative de lever le TPS est «une attaque xénophobe, discriminatoire, raciste et coordonnée depuis plus d'un an à l'encontre d'une population dont le seul péché a été de fuir une dictature criminelle et d'essayer de trouver refuge là où on nous a dit qu'il y en avait un», a indiqué à l'AFP Adelys Ferro, cofondatrice du Venezuelan American Caucus, un groupe de soutien à la communauté vénézuélienne.

Elle a souligné que les Etats-Unis cherchaient à expulser ces personnes vers un pays qu'ils jugent eux-mêmes «tellement dangereux» qu'ils déconseillent formellement à leurs ressortissants de s'y rendre. Donald Trump a fait campagne en promettant l'expulsion de millions d'immigrés sans-papiers, qu'il accuse d'avoir provoqué une vague de criminalité aux Etats-Unis, ce qu'aucune statistique officielle n'atteste.

Longues batailles avec les juges

Depuis son retour au pouvoir en janvier, nombre de ses décisions sur les sujets de l'immigration ont rencontré l'opposition de juges à travers les Etats-Unis, y compris au niveau de la Cour suprême, dont il a nommé trois des neuf juges lors de son premier mandat. Son administration accuse systématiquement ces magistrats d'"empiéter» sur les prérogatives du pouvoir exécutif.

La semaine dernière, le président américain avait critiqué la Cour suprême, qui lui avait infligé un nouveau revers en prolongeant son interdiction d'expulser des immigrés vénézuéliens en vertu d'une loi d'exception. Elle «ne me laisse pas faire ce pour quoi j'ai été élu», s'était-il plaint.

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