Malgré leurs efforts de réhabilitation, les frères Menendez doivent rester en prison, a estimé une commission judiciaire américaine de Cafifornie. Comme pour Erik la veille, elle a refusé vendredi la demande de libération conditionnelle de son frère Lyle.
Les deux détenus, célèbres aux Etats-Unis pour avoir tué leurs richissimes parents en 1989, pourront demander un réexamen de leur cas dans trois ans, selon un communiqué de la commission du département des services correctionnels et de réinsertion de Californie.
Initialement condamnés à la perpétuité pour avoir abattu leurs parents avec des fusils à pompe dans leur luxueuse villa familiale de Beverly Hills, les frères Menendez comptent parmi les détenus les plus médiatisés des Etats-Unis. Leur procès au début des années 1990 a été l'un des premiers retransmis à la télévision et leur histoire est revenue dans la lumière grâce à une série ainsi qu'un documentaire de Netflix l'an dernier.
Les violences sexuelles dont ils accusent leur père ont été vues sous un nouveau jour ces dernières années, après l'éclosion du mouvement #MeToo. Plus de 35 ans après les meurtres, un mouvement réclamant leur libération a pris forme en ligne, soutenu par leur famille et certaines célébrités comme Kim Kardashian.
«Pas été un prisonnier modèle»
En mai, un juge a réduit leur peine, ce qui les rendait éligibles à une sortie de prison. Mais la commission a douché ces espoirs et jugé que les deux frères posaient toujours un risque pour la société.
«Contrairement à ce que croient vos partisans, vous n'avez pas été un prisonnier modèle et, franchement, nous trouvons cela un peu inquiétant», avait résumé jeudi Robert Barton, l'un des deux membres du panel, en évoquant le cas d'Erik. Il a notamment pointé sa consommation de drogue et d'alcool derrière les barreaux jusqu'en 2013, son usage de téléphones portables de contrebande et des accusations selon lesquelles il aurait rendu service à un gang de sa prison il y a une dizaine d'années.
L'ambivalence des deux frères était déjà au centre de leurs deux procès dans les années 1990. A l'époque, le parquet avait accusé les deux jeunes hommes, âgés de 18 et 21 ans au moment des meurtres, d'avoir assassiné leurs parents pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars.
Ce rejet n'épuise pas tous leurs recours
Armés de fusils à pompe, ils ont tiré cinq fois sur leur père, notamment dans les rotules. Leur mère est morte en rampant pour tenter de leur échapper. Les frères ont d'abord attribué les meurtres à la mafia, avant de changer leur version plusieurs fois. Les enquêteurs ont finalement mis la main sur l'enregistrement d'une séance de psychothérapie, au cours de laquelle Erik a avoué le meurtre.
Ce rejet de la commission n'épuise pas pour autant tous leurs recours. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, peut encore commuer leur peine. Leur défense tente également d'obtenir un nouveau procès, en invoquant la découverte de nouveaux éléments ces dernières années.