Erreur judiciaire historique
«Ni en colère ni amer»: un britannique passe 38 ans en prison... pour rien

Après 38 ans de prison, Peter Sullivan, 68 ans, a été blanchi par la justice britannique. Condamné à tort pour le meurtre de Diane Sindall en 1986, il est aujourd’hui la victime d’une des pires erreurs judiciaires du Royaume-Uni.
Publié: 14.05.2025 à 10:04 heures
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Dernière mise à jour: 14.05.2025 à 11:04 heures
L'audience de la Cour d'Appel pour Peter Sullivan qui a passé 38 ans derrière les barreaux pour un crime qu'il n'a pas commis.
Photo: PA Images via Getty Images
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Solène MonneyJournaliste Blick

Il en aura fallu de la patience et de la résilience à Peter Sullivan: 38 ans pour être exacte. Le Britannique qui a aujourd'hui 68 ans a été innocenté ce mardi 13 mai, après avoir passé près de quatre décennies en prison, accusé à tort du meurtre d'une jeune femme.

Une erreur judiciaire qui s’annonce déjà comme la plus grave jamais connue au Royaume-Uni, rapporte le «New York Times». L'homme avait clamé, en vain, son innocence pendant toutes ces années. La Cour d’appel de Londres a finalement annulé cette condamnation. Des analyses ADN ont prouvé que Peter Sullivan n’était pas lié à la scène du crime.

«Ni en colère, ni amer»

Depuis sa prison de haute sécurité, où il assistait à l’audience par vidéoconférence, Peter Sullivan a fondu en larme à l’annonce de sa libération. «Ce qui m'est arrivé est très injuste, mais cela n'enlève rien au fait que tout cela est survenu à la suite d'une perte humaine odieuse et terrible», a-t-il déclaré via son avocate.

Malgré les 38 années volées, Peter Sullivan refuse la haine : «Je ne suis ni en colère, ni amer.» L'homme souhaite maintenant tourner la page. «Je suis simplement impatient de retrouver mes proches et ma famille, car je dois profiter au maximum du temps qu'il me reste dans ce monde», conclut-il.

Un système déjà fragilisé

Peter Sullivan a été incarcéré après le meurtre de Diane Sindall, 21 ans, en août 1986. La jeune femme avait été violemment agressée sexuellement à Birkenhead, près de Liverpool, alors qu’elle rentrait chez elle depuis le pub où elle travaillait.

La Commission britannique de révision des affaires criminelles a expliqué que la technologie ADN n’existait pas au moment de l’enquête initiale. Elle regrette aujourd’hui que la vérité ait mis si longtemps à éclater. Peter Sullivan avait déjà sollicité deux réexamens, en 2008 et 2019, tous deux rejetés. La police a affirmé poursuivre activement la recherche de l’auteur du crime.

L’affaire relance les critiques contre la fiabilité de la Commission, déjà affaiblie. En 2023, Andrew Malkinson avait, lui aussi, été innocenté après 17 ans de prison pour un viol qu’il n’avait jamais commis.

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