Agé de 78 ans, Sirhan Sirhan est emprisonné depuis plus de cinquante ans, malgré les doutes entourant sa responsabilité dans cet assassinat qui a profondément bouleversé la vie politique américaine. Il subit ainsi un nouveau rejet, après de multiples demandes.
En août 2021, une autre commission avait donné son feu vert à sa libération, mais le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s'était opposé à cette décision en janvier de l'année suivante. L'élu démocrate avait à l'époque estimé que Sirhan Sirhan représentait «une menace déraisonnable pour la sécurité publique», en citant plusieurs facteurs pour expliquer sa décision, «y compris son refus d'accepter la responsabilité de son crime.»
En pleine campagne pour la présidentielle
Sirhan Sirhan avait été reconnu coupable en avril 1969 du meurtre du Robert Kennedy, le frère cadet du président John Fitzgerald Kennedy - lui aussi assassiné. Surnommé «Bobby», le sénateur de New York était lui-même en campagne pour la présidence des États-Unis, lorsqu'il a été abattu dans un hôtel de Los Angeles en 1968.
D'abord condamné à mort, Sirhan Sirhan a ensuite vu sa peine commuée en prison à vie plusieurs années plus tard. Les doutes sur sa culpabilité demeurent depuis son procès. L'audience avait révélé que Bobby Kennedy a été abattu à bout portant par derrière, mais l'accusé se tenait devant lui selon certains témoins.
Plus tard, il est apparu que 13 coups de feu avaient été tirés, alors que l'arme de Sirhan Sirhan ne pouvait contenir que huit balles. Les soupçons concernant le verdict ont conduit le fils de Kennedy, Robert F. Kennedy Jr, à rendre visite au condamné en prison.
Soutenu par les enfants de Robert Kennedy
«J'y suis allé parce que j'étais curieux et perturbé par ce que j'avais vu dans les preuves», a-t-il déclaré au Washington Post en 2018. «J'étais troublé par l'idée que la mauvaise personne ait pu être condamnée pour avoir tué mon père.» Lui et son plus jeune frère, Douglas, ont soutenu la tentative de libération de Sirhan Sirhan en 2021.
Immigrant palestinien, il avait initialement justifié son geste par le soutien de Robert Kennedy à la vente d'avions militaires à Israël. Lors d'une audience de libération conditionnelle en 2016, l'accusé avait affirmé qu'il avait trop bu le soir du crime et qu'il aurait aimé «que rien ne se soit passé». Il avait aussi assuré que ses aveux antérieurs lors du procès étaient le fait d'un avocat qui l'avait mal conseillé.
(ATS)