Le chef du parti d'extrême droite SPD Tomio Okamura a été élu mercredi président du Parlement tchèque, une première dans ce pays d'Europe centrale.
Le SPD a signé lundi un accord de coalition avec le parti ANO du milliardaire pro-Trump Andrej Babis, et le parti de droite La Voix des automobilistes, et obtenu d'avoir ce poste, le troisième plus élevé après celui de Président et de Premier ministre dans le pays membre de l'UE et de l'OTAN. Tomio Okamura a assuré mercredi à l'assemblée qu'il serait «un président impartial pour tous, qu'ils aient voté pour moi ou non».
«Nous travaillerons ensemble pour le bien de notre pays et de nos citoyens», a-t-il ajouté, sans convaincre ses rivaux politiques, y compris son frère aîné Hayato, député du parti centriste des démocrates chrétiens qui a qualifié son élection de «grave menace pour la sécurité» du pays. «La nomination de Tomio Okamura au poste de président du Parlement est une honte nationale et internationale», a déclaré de son côté le ministre de l'Intérieur sortant Vit Rakusan, chef du parti centriste libéral STAN, sur X.
Les ukrainiens «nazis»
Tomio Okamura doit être jugé pour une affiche de campagne représentant un homme noir avec un couteau ensanglanté, affirmant que «Les 'chirurgiens' importés ne résoudront pas les lacunes de notre secteur de santé.» Il a par ailleurs qualifié les Ukrainiens de «nazis» et réclamé que Prague cesse l'aide militaire à l'Ukraine. Son parti a également plaidé pour un référendum sur une sortie de l'UE, une revendication qu'il a abandonné face au refus de Andrej Babis.
La signature de l'accord de coalition est intervenue un mois après des législatives remportées par ANO, qui avait obtenu un nombre insuffisant de sièges – 80 sur 200 – pour gouverner seul. Andrej Babis, chargé la semaine dernière par le président Petr Pavel de former le nouveau gouvernement, a précisé lundi que la répartition des postes gouvernementaux ne serait pas discutée avant la fin du mois.
Dans leur accord de coalition, ANO, le SPD et la Voix des automobilistes réclament notamment «une Europe différente» qui permettrait aux Etats membres de «conserver leur liberté dans les questions qui leur sont exclusivement propres». Ils veulent aussi pouvoir réduire l'aide financière apportée à l'Ukraine en guerre contre la Russie.