Devant la douane à Constance
Pourquoi des chars d'assaut allemands circulent-ils sur les routes suisses?

La présence d'un système d'artillerie allemand sur les routes suisses a suscité un certain étonnement. Cette intrusion sur le territoire a toutefois une explication simple. L'armée de Thomas Süssli doit se renouveler.
Publié: 05.04.2024 à 14:27 heures
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Dernière mise à jour: 05.04.2024 à 14:57 heures
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L'obusier blindé M109 a atteint sa date de péremption depuis longtemps. Mais jusqu'à présent, les moyens nécessaires à son remplacement faisaient défaut.
Photo: Keystone
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Daniel Ballmer

Surprise pour les frontaliers mercredi devant la douane de Constance (D): un véritable colosse d'acier trônait au milieu des autres véhicules en file indienne. Le système d'artillerie RCH 155 AGM de l'entreprise d'armement Krauss-Maffei Wegmann pèse quelque 39 tonnes. L'engin tire des munitions de calibre 155 millimètres sur une distance allant jusqu'à 54 kilomètres et peut atteindre une vitesse de 100 km/h sur la route.

Mais comment un char allemand s'est-il retrouvé en plein milieu de la Suisse? L'enquête de Blick a trouvé une explication: le système d'artillerie a été examiné sous toutes les coutures ces derniers jours par l'Office fédéral de l'armement (Armasuisse) à Thoune (BE). Le modèle allemand est l'un des trois candidats restants qui pourrait remplacer l'obusier blindé M109 de l'armée suisse dans les années à venir.

L'armée de Thomas Süssli doit se renouveler

Et c'est un fait: il est urgent de trouver une alternative aux obusiers blindés suisses qui ont dépassé leur date d'expiration depuis longtemps. Dans quelques années seulement, les engins suisses seront définitivement hors service. Le char de grenadiers M113, qui a déjà dû être mis provisoirement hors service en raison de problèmes techniques, est aussi sur la liste des véhicules à remplacer.

En février, le chef de l'armée Thomas Süssli avait déjà averti que l'armée pourrait perdre ses moyens mécanisés, notamment en raison de ressources financières limitées. De graves lacunes menacent à partir de 2030. Sans feu indirect à distance, les troupes au sol n'ont aucune chance dans un combat. La guerre en Ukraine le montre clairement. Or, la Suisse risque de perdre définitivement sa capacité de défense.

Trois nouveaux systèmes testés à Thoune

Le Département de la défense (DDPS) de la conseillère fédérale Viola Amherd veut absolument éviter d'en arriver là. Armasuisse effectue déjà des essais pratiques avec les trois nouveaux systèmes d'artillerie possibles restants qui sont tous des prototypes. Les tests ont lieu dans la région de Thoune et portent notamment sur la mobilité sur les routes et dans le terrain, la manœuvrabilité ou le franchissement d'obstacles.

Les essais avec le RCH 155 AGM sont maintenant terminés. Mercredi, le véhicule a été renvoyé à Munich, explique Armasuisse. Si tout se passe comme prévu, le DDPS proposera l'acquisition du système d'artillerie choisi au Parlement avec le programme d'armement 2026.

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