Au moins cinq personnes ont été tués et 35 blessées dans des explosions survenues mercredi soir à Kaboul, a rapporté l'ONG italienne Emergency qui gère un hôpital dans la capitale afghane, avant l'entrée en vigueur d'une trêve avec le Pakistan devant ramener le calme.
«Nous avons commencé à recevoir des ambulances remplies de blessés et nous avons appris qu'il y avait eu des explosions à quelques kilomètres de notre hôpital», a indiqué Dejan Panic, directeur de l'ONG en Afghanistan, dans un communiqué. «Quarante personnes sont arrivées, dont des femmes et des enfants. (...) Malheureusement, cinq personnes étaient déjà décédées à leur arrivée.»
Un journaliste tué lors des affrontements
Par ailleurs, un journaliste afghan qui couvrait la semaine dernière les affrontements à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan a été tué dimanche, a indiqué mercredi un responsable taliban.
Abdul Ghafoor Abid, qui travaillait pour la télévision d'Etat RTA, «s'était rendu dans le district de Zazai Madan (dans la province orientale de Khost) pour évaluer la situation mais a été délibérément ciblé par la partie pakistanaise», a accusé le porte-parole du gouvernorat de Khost, Mustaghfir Gurbaz, à des journalistes.
Un de ses collègues, Tawab Arman, a été blessé et hospitalisé, a indiqué cette source. Islamabad n'a pas commenté ces informations dans l'immédiat. Une foule d'hommes s'est réunie mercredi en fin d'après-midi dans le district d'Ahmad Aba, dans la province de Paktia, pour les funérailles d'Abdul Ghafoor Abid.
Son cercueil a été recouvert du drapeau de l'«émirat islamique» instauré par les talibans en Afghanistan, a constaté un correspondant de l'AFP. «Il a été visé alors qu'il n'y avait plus de combats», a regretté auprès de l'AFP Mohammed Youssouf Hanif, un journaliste présent aux obsèques, espérant que l'incident ferait l'objet d'une enquête.
Kaboul et Islamabad ont approuvé mercredi soir un cessez-le-feu, après plusieurs jours de violences ayant fait des dizaines de morts, civils et combattants, dans les régions frontalières. L'organisation Reporters sans frontières (RSF) place l'Afghanistan et le Pakistan respectivement à la 175e et à la 158e position de son classement de la liberté de la presse, sur 180 pays.