Les pluies torrentielles qui s'abattent sur le nord du Pakistan ont fait au moins 225 morts ces dernières 48 heures, selon le dernier bilan annoncé samedi par les autorités, portant à 538 le nombre de victimes depuis le début d'une saison inhabituellement intense de mousson fin juin.
Ces dernières 48 heures, les pluies diluviennes les plus meurtrières ont eu lieu dans différents districts de la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, frontalière de l'Afghanistan, qui déplore à elle seule 211 décès, indique l'Autorité de gestion des catastrophes.
Samedi matin, les recherches se poursuivaient pour tenter de récupérer des corps ensevelis sous les décombres, avec plus de 2000 secouristes mobilisés, a dit samedi à l'AFP Bilal Ahmed Faizi, porte-parole des secours de la province. «Les fortes pluies, les glissements de terrain et les routes bloquées entravent l'accès aux ambulances et les secouristes doivent se déplacer à pied», ajoute-t-il.
Des crues subites
Neuf autres personnes ont trouvé la mort dans le Cachemire pakistanais, tandis que dans le Cachemire administré par l'Inde, au moins 60 victimes ont été recensées dans un village himalayen – et 80 autres sont toujours portées disparues.
Enfin, cinq personnes sont mortes dans la région touristique du Gilgit-Baltistan, à l'extrême nord du Pakistan, particulièrement prisé l'été des alpinistes venus du monde entier mais que les autorités recommandent désormais d'éviter. La plupart des victimes ont été emportées par des crues subites, ou sont mortes dans l'effondrement de leur maison, électrocutées ou frappées par la foudre. Vendredi, un hélicoptère venu à la rescousse s'est écrasé, faisant cinq morts supplémentaires.
Le pays, le cinquième le plus peuplé au monde, est l'un des plus vulnérables aux effets du changement climatique et, préviennent les autorités, les pluies vont encore s'intensifier ces deux prochaines semaines. Les 255 millions de Pakistanais ont déjà subi ces dernières années des inondations massives et meurtrières, des explosions de lacs glaciaires et des sécheresses inédites, autant de phénomènes qui vont se multiplier sous l'influence du dérèglement climatique, préviennent les scientifiques. Depuis le début d'une mousson estivale qualifiée d'"inhabituelle» par les autorités, 538 personnes, dont une centaine d'enfants, ont été tuées, tandis que 768 autres ont été blessées.