Chiffre d'affaire en forte hausse après les fêtes
Uber déjoue les pronostics et dégage un bénéfice net

Alors que les pertes semblaient inévitables avec la pandémie, Uber a réalisé un bénéfice net après la période des fêtes.
Publié: 10.02.2022 à 09:56 heures
Uber a réalisé un bénéfice net au 4e trimestre 2021
Photo: Damien Dovarg

Les marchés financiers tablaient sur de énièmes pertes, mais Uber a dégagé un bénéfice net de 892 millions de dollars (824 millions de francs) au quatrième trimestre. Le géant des locations de voitures avec chauffeur (VTC) a réalisé un chiffre d’affaires de 5,8 milliards de dollars pendant la saison des fêtes, en hausse de 83% sur un an.

Son titre prenait plus de 5% lors des échanges électroniques après la clôture de la bourse. «Nos résultats montrent le chemin parcouru depuis le début de la pandémie», a déclaré Dara Khosrowshahi, le patron de l’entreprise, cité dans un communiqué diffusé mercredi.

«Au quatrième trimestre, nous avons plus de consommateurs actifs sur notre plateforme que jamais auparavant», a-t-il ajouté, en référence aux 118 millions d'«utilisateurs actifs mensuels» de l’application.

Il a aussi souligné que pour l’activité de trajet avec chauffeur, les réservations brutes (essentiellement le montant perçu avant le paiement des conducteurs) sont quasiment revenues au niveau d’avant la pandémie. «Le variant Omicron a commencé à affecter nos affaires à la fin décembre, mais les trajets sont déjà en train de rebondir», a-t-il assuré.

Uber a beaucoup souffert de la chute des déplacements professionnels et personnels en 2020 et 2021, au point de devoir retarder ses objectifs en matière de rentabilité.

Statut des chauffeurs

Le groupe californien a alors investi dans les livraisons, et cette activité est rapidement devenue plus importante que les trajets. En tout, d’octobre à décembre, les livraisons ont rapporté 2,4 milliards de dollars à Uber (+78% sur un an), et les trajets, 2,3 milliards (+55%).

Sur l’année 2021, Uber est parvenu à 17,5 milliards de dollars de recette et a largement réduit ses pertes à 496 millions, au lieu des 6,8 milliards de pertes nettes en 2020.

Mais Uber n’a pas fini de prouver que le modèle économique qu’elle a créé, celui de la «gig economy» («économie des petits boulots»), est viable socialement. Le statut de travailleur indépendant pour les chauffeurs, essentiel à ce modèle, est en effet remis en cause dans de nombreux pays.

Au Royaume-Uni, la cour suprême britannique a estimé il y a un an que les conducteurs Uber n’étaient pas des auto-entrepreneurs et devaient bénéficier de droits sociaux minimaux: salaire minimum et congés payés.

Le gouvernement espagnol est allé plus loin, en modifiant la loi en mars 2021 afin que les coursiers utilisant des applications de livraison soient considérés comme des salariés.

(ATS)

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