L'ancien président américain Donald Trump peut s'estimer chanceux et plutôt deux fois qu'une. Premièrement, un tribunal new-yorkais a décidé la semaine dernière qu'il ne devrait payer «que» 175 millions de dollars d'amende pour sa fraude financière, au lieu de 454 millions. Deuxièmement, il ne doit pas sortir cette somme de sa poche – un sponsor consentant s'en charge pour lui: l'homme d'affaires américain Don Hankey avec sa société Knight Specialty Insurance Company.
Non, Hankey n'attend pas de Trump des contreparties salissantes pour son soutien financier. Mais derrière son paiement, il n'y a pas que de la bienveillance – mais un froid calcul politique et économique, comme l'admet Hankey lui-même.
Le requin du crédit prend sur lui la caution de Trump
Hankey est l'incarnation du «rêve américain». Sa carrière a débuté dans les années 1970 comme vendeur de voitures. Aujourd'hui, avec une fortune de près de 7,5 milliards de dollars américains, il occupe la 361e place du classement «Forbes» des personnes les plus riches du monde. A titre de comparaison, Trump occupe la 510e place. Hankey gagne sa vie en accordant des crédits automobiles à taux d'intérêt élevés à des clients peu solvables. Prêter de l'argent à des personnes qui n'en ont pas les moyens fait donc partie de son quotidien.
C'est ainsi que Hankey justifie lui-même sa garantie pour Trump: «C'est notre mission chez Knight Insurance, et nous sommes heureux de pouvoir répondre à l'ex-président dans cette situation», a déclaré Hankey à la chaîne ABC News. Son entreprise a déjà eu des entretiens avec des représentants de Trump alors que la caution s'élevait encore à 454 millions de dollars US.
Sa routine dans le prêt de crédit n'est toutefois pas la seule raison de son implication dans le cas de l'ancien président. L'homme d'affaires déclare à la chaîne américaine: «Je dirais que c'est plutôt une décision d'affaires, mais il se trouve que je suis aussi un partisan de Trump.»
Hankey a déjà soutenu la campagne électorale de Trump
En effet, Hankey a indiqué au «Washington Post» avoir également soutenu financièrement les campagnes électorales de Trump. Il ne se souvient toutefois pas de la somme exacte. Ce n'est pas non plus la première fois que Hankey et Trump font affaire ensemble.
Hankey est le plus gros actionnaire d'Axos Financial, la société financière qui a déjà pris en charge en 2002 les crédits de Trump pour la Trump Tower à New York et pour l'hôtel de golf Trump National Doral à Miami. Axos a également financé deux propriétés du gendre de Trump, Jared Kushner. Dans une interview avec «Forbes», Hankey a toutefois souligné qu'il n'avait encore jamais rencontré l'ex-président en personne ni parlé avec lui au téléphone.
Quoi qu'il en soit, le soutien financier apporté au candidat républicain présumé à la présidence a propulsé Hankey au centre d'une campagne présidentielle. Et si Trump est effectivement élu 47e président des Etats-Unis en novembre, le «geste» financier de Hankey pourrait lui rapporter gros.
