Ça chauffe en Argentine
La soeur de Javier Milei éclaboussée par un scandale de corruption

Le gouvernement argentin a contre-attaqué lundi, sur fond d'une affaire de corruption présumée impliquant Karina Milei, la soeur du président, en portant plainte pour espionnage illégal. Il a obtenu l'interdiction de diffusion d'éventuelles conversations enregistrées.
Publié: 04:19 heures
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Karina Milei, à droite de son frère Javier Milei, occupe le poste de secrétaire générale de la présidence (archives).
Photo: Gustavo Garello
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ATS Agence télégraphique suisse

Une enquête avait été ouverte après la diffusion en août d'enregistrements audio diffusés, dans lesquels une voix, attribuée à l'ex-directeur de l'agence nationale du handicap (Andis) Diego Spagnuolo, affirmait que Karina Milei - qui est secrétaire générale de la présidence -, percevait un pourcentage (3%) de l'achat de médicaments à une firme pharmaceutique, Suizo Argentina.

Le gouvernement a depuis lors démis Spagnuolo et Javier Milei a qualifié les accusations de «mensonges». Karina Milei, qui n'a pas été directement mise en cause par la justice, ne s'est pas exprimée publiquement sur le sujet. La justice argentine a réalisé la semaine dernière une série de perquisitions, dans des locaux de l'Andis et de Suizo Argentina, dans le cadre de l'enquête. Suizo Argentina a pour sa part assuré avoir agi «en totale conformité avec les normes et lois».

Mais ces derniers jours, de nouveaux enregistrements, cette fois avec la voix de Karina Milei - mais ne paraissant pas particulièrement incriminants - ont filtré. Le gouvernement, qui dénonce une «manoeuvre politique de déstabilisation» dans un contexte pré-électoral (élections provinciales cette semaine, puis en octobre législatives de mi-mandat), a saisi la justice pour «opération d'espionnage illégal».

Le gouvernement saisit la justice

Indépendamment de l'enquête proprement dite sur les enregistrements initiaux de M. Spagnuolo, l'exécutif a obtenu lundi de la justice l'interdiction de la diffusion, «dans quelconque média, réseau social ou plate-forme, de conversations enregistrées à la présidence [...] attribuées à Mme Karina Milei», dans un jugement communiqué par le porte-parole de la présidence.

En parallèle, le ministère de la sécurité a saisi la justice pour qu'elle ordonne des perquisitions du canal de streaming «Carnaval Stream», où ont été diffusés en premier les enregistrements, ainsi que du domicile de deux journalistes.

L'affaire de corruption présumée, qui n'a donné lieu pour l'heure donné à aucune arrestation, alimente les titres de la presse argentine depuis deux semaines. Plusieurs sondages récents ont attesté une baisse sensible de la popularité du président Milei.

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