L'entité serbe de Bosnie organisera le 25 octobre un référendum sur le verdict contre son président Milorad Dodik, condamné à un an de prison et six ans d'inéligibilité pour le non-respect des décisions du Haut représentant international, mais qui refuse de quitter son poste.
Cette décision a été adoptée dans la nuit de vendredi à samedi par le Parlement de la Republika Srpska (RS), l'entité des Serbes de Bosnie, à Banja Luka (nord), à la fin d'une session extraordinaire convoquée pour soutenir Milorad Dodik, 66 ans.
Le président nationaliste et sécessionniste de la RS a été condamné en février par la Cour d'Etat, à Sarajevo, pour le non-respect des décisions du Haut représentant international, chargé de veiller au respect de l'accord de paix dans ce pays des Balkans signé il y a près de 30 ans à Dayton (Etats-Unis). Le verdict a été confirmé en appel le 1er août.
Il refuse de quitter son poste
Milorad Dodik, qui dirige la RS depuis 2006, a évité de purger sa peine de prison en la convertissant en jours-amende d'environ 19'000 euros. Il refuse cependant de quitter son poste, en dénonçant un procès visant à l'"éliminer de la vie politique» et désigne comme son «instigateur» justement le Haut représentant Christian Schmidt, un ancien ministre allemand en poste en Bosnie depuis 2021.
Au référendum, les habitants de la RS seront appelés à répondre à plusieurs questions : s'ils acceptent les décisions du Haut représentant, les verdicts de la Cour d'Etat et la décision de la Commission électorale centrale de déchoir le 6 août Milorad Dodik de son mandat présidentiel.
Sur 65 députés présents, 50 ont voté en faveur de l'organisation du référendum, a constaté le président du Parlement, Nenad Stevandic. Les députés de l'opposition, certains présents dans la salle, ont refusé de voter. «Je ne vous gênerai pas (...) mais vous marchez dans un champ de mines», a lancé Nebojsa Vukanovic, un député de l'opposition, farouche critique de Milorad Dodik. Il a dénoncé «une politique aventuriste».
Ces derniers jours, Milorad Dodik a dit s'attendre à un «grand 'non'» de la population au référendum, et a même menacé d'organiser ensuite, «si cette volonté (du peuple n'était) pas respectée», un référendum d'indépendance de l'entité serbe, prédisant un «grand 'oui'».