La proposition de loi prévoit notamment que la police régionale catalane gérera la sécurité des ports, des aéroports et des zones critiques en coopération avec la police nationale et la Garde civile, l'équivalent des gendarmes, a précisé mardi dans un communiqué Junts per Catalunya, le parti du leader indépendantiste Carles Puigdemont.
La Catalogne deviendra aussi le «guichet unique» sur son territoire pour les autorisations de séjour de longue durée et de résidence temporaire. Elle sera également compétente sur les procédures administratives, notamment le traitement des expulsions et «gérera intégralement les centres de rétention».
«Nous allons assumer une compétence qu'exercent normalement les Etats», s'est réjoui Carles Puigdemont lors d'une conférence de presse depuis la Belgique, où il est exilé depuis la tentative de sécession de 2017. Le leader catalan a également assuré qu'après ce transfert de compétences dans le domaine de l'immigration, la Catalogne «allait faire de même en matière de budget ou de plafond de dépense».
Plusieurs oppositions
Cet accord va «approfondir l'inégalité entre les Espagnols», a fustigé de son côté le leader du Parti populaire (opposition de droite) Alberto Núñez Feijóo. Le premier ministre socialiste Pedro Sánchez «poursuit le démantèlement de l'Etat en Catalogne», a-t-il ajouté. Plus gênant pour le gouvernement, la secrétaire générale du parti de gauche radicale Podemos Ione Belarra a fustigé elle aussi sur X cet accord, laissant entendre que les quatre députés de la formation ne le voteraient pas, et mettant ainsi en péril son adoption.
«Cette décision constitue une nouvelle attaque frontale contre l'Etat de droit, une violation flagrante de la Constitution et une étape supplémentaire dans le démantèlement de la présence de la Police nationale en Catalogne», a aussi dénoncé le syndicat majoritaire de la police nationale JUPOL, appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska.
Pedro Sánchez, à la tête d'un gouvernement minoritaire au Parlement, a besoin notamment des voix des sept députés du parti indépendantiste catalan Junts per Catalunya de Carles Puigdemont, exilé en Belgique depuis la sécession avortée de 2017, pour faire adopter ses textes. Après plusieurs semaines de tension entre le gouvernement et Junts, les relations se sont récemment améliorées, avec notamment la signature d'un accord fin janvier pour faire adopter au Parlement un paquet de mesures sociales.