150 pays ont réduit leur consommation
L'usage du tabac recule petit à petit dans le monde selon l'OMS

L'OMS a confirmé ce mardi la baisse de consommation de tabac dans le monde. En 2020, c'était encore un adulte sur 5 qui fumait.
Publié: 17.01.2024 à 13:21 heures
Près de huit millions de personnes meurent chaque année des suites du tabagisme.
Photo: keystone-sda.ch

Le nombre d'adultes qui consomment du tabac dans le monde a régulièrement baissé ces dernières années, se réjouit mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prévient que l'industrie ne désarme pas et vise des publics plus jeunes.

En 2022, environ un adulte sur cinq dans le monde fumait ou consommait des dérivés du tabac, contre un sur trois au tournant du millénaire, a rappelé l'OMS dans un nouveau rapport. Elle y examine les tendances de la prévalence du tabagisme entre 2000 et 2030. Les données montrent que 150 pays ont réussi à réduire la consommation de tabac.

Huit millions de décès par an

Mais pour l'OMS, l'industrie du tabac intensifie ses efforts pour saper ces progrès, notamment en tentant de rendre les enfants accrocs à de nouveaux produits hautement addictifs. «A titre personnel, je trouve que c'est criminel», a déclaré à la presse Ruediger Krech, directeur du département de promotion de la santé de l'OMS, à Genève. «Ils tuent et continuent de faire tout leur possible pour miner les excellents efforts» des pays qui affichent des progrès.

Les statistiques de l'organisation montrent que le tabagisme tue plus de huit millions de personnes chaque année, dont environ 1,3 million de non-fumeurs exposés à la fumée secondaire. Le temps de latence entre la mise en œuvre de mesures strictes de lutte antitabac et la baisse du nombre de morts du tabagisme est d'une trentaine d'année, souligne le rapport. Et même si le nombre de fumeurs n'a cessé de diminuer, l'OMS estime que l'objectif d'une baisse de 30% de la consommation de tabac entre 2010 et 2025 ne pourra être atteint.

Six pays en augmentation

Cinquante-six pays devraient y arriver, dont le Brésil qui a déjà réussi à réduire sa consommation de tabac de 35% depuis 2010. Six pays en revanche ont vu la consommation de tabac augmenter depuis 2010: le Congo, l'Egypte, l'Indonésie, la Jordanie, Oman et la Moldavie. Cependant, dans l'ensemble, le monde est sur la bonne voie pour réduire d'un quart la consommation de tabac sur la période 2010-2025, estiment les auteurs du rapport.

Mais l'OMS prévient que l'industrie du tabac n'a pas l'intention de rester les bras croisés. «Des progrès notables ont été réalisés dans la lutte antitabac ces dernières années, mais ce n'est pas le moment de rester inactif», a mis en garde Ruediger Krech, directeur du département de promotion de la santé à l'OMS, dans un communiqué.

«Je suis étonné de voir jusqu'où l'industrie du tabac est prête à aller pour faire des bénéfices au détriment d'un nombre incalculable de vies», a-t-il accusé, soulignant que dès qu'un pays pense avoir gagné la guerre contre le tabac, l'industrie du tabac rouvre un nouveau front.

Lutte contre l'ingérence

L'OMS appelle à lutter contre «l'ingérence de l'industrie du tabac.» Le docteur Krech s'est inquiété des efforts croissants de l'industrie pour infiltrer et influencer les organismes de régulation. Il s'est dit préoccupé en particulier pour la réunion de la Convention-cadre mondiale pour la lutte antitabac (FCTC), qui se tient au Panama le mois prochain.

Le docteur Krech attire aussi l'attention sur les nouveaux produits dits sans fumée de type cigarette électronique. Bien que les fabricants de tabac affirment ne pas cibler les jeunes, le responsable de l'OMS note que leurs produits se déclinent en milliers de saveurs et de formes, attrayantes pour les enfants et les jeunes.

Le rapport souligne la nécessité de recueillir de meilleures données sur la consommation de tabac chez les adolescents. Ainsi, 10% des jeunes âgés de 13 à 15 ans dans le monde consomment un ou plusieurs types de tabac. Cela représente au moins 37 millions de consommateurs de tabac adolescents, dont au moins 12 millions qui utilisent ces nouveaux produits. Des chiffres très largement sous-estimés puisque plus de 70 pays ne fournissent aucune donnée.

(AFP)

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