C'est un problème beaucoup plus sérieux que son intitulé ne le laisse penser: la manière dont nous nous asseyons sur les toilettes pour faire nos besoins nuit à notre santé. Digestion, intestins, anus, tout y passe. Notre position habituelle aux toilettes - soit assise, à un angle de 90 degrés - est tout sauf naturelle.
Ce n'est pas un hasard si, pendant longtemps, la plupart des gens ont fait leurs besoins accroupis sur le sol. C'est encore le cas aujourd'hui dans de nombreux pays d'Asie et d'Afrique. Derek Zieker-Fischer, proctologue et chirurgien à Reutlingen en Allemagne, abonde: «La position accroupie est non seulement plus naturelle, mais aussi souvent plus efficace.»
Mais qu'est-ce que cela peut bien changer? Peut-on seulement encore faire nos besoins comme on veut? La raison en est l'intestin. Lorsque nous sommes assis sur une chaise, le rectum est courbé et bloqué par un muscle appelé l'anse pubo-rectale. Cela est tout à fait pratique au quotidien, car cela nous empêche de vider involontairement nos intestins. «Mais aux toilettes, cela peut rendre l'évacuation des selles plus difficile», explique Derek Zieker-Fischer.
Beaucoup de maladies intestinales en Europe
Concrètement, cela signifie que nous passons souvent plus de temps que nécessaire aux toilettes en raison de la courbure du rectum et de la position peu naturelle qui en résulte pour aller à la selle. Or, plus un passage aux toilettes est court, plus il est sain. «Pour que les selles arrivent malgré tout à destination, de nombreuses personnes ont l'impression de devoir pousser», poursuit l'expert. C'est contre-productif. Plus on exerce de pression, plus les veines anales, les hémorroïdes et le plancher pelvien sont irrigués. «A la longue, cela favorise l'augmentation de la taille des hémorroïdes, de sorte qu'elles deviennent un problème.»
Comme de nombreuses personnes ont plus de mal à vider leurs intestins en position assise, cela se fait souvent de manière incomplète. «On peut alors avoir l'impression de ne s'être soulagé que partiellement», assure Derek Zieker-Fischer. S'ensuit alors une augmentation des problèmes digestifs et intestinaux ainsi que des constipations. Cette constatation est étayée par des statistiques: En Europe, où les toilettes assises vont de soi, les maladies intestinales chroniques sont les plus fréquentes en comparaison mondiale.
Un tabouret pour les affaires
La solution pour remédier à ce problème sans devoir trouver des positions gênantes pour se soulager? Un tabouret! Aux États-Unis, il y a quelques années, un fabricant avait fait sensation avec son «Squatty Potty». «Un tel tabouret peut aider les gens à se rapprocher de la position accroupie initiale», affirme Derek Zieker-Fischer. Si nos cuisses et notre dos ne forment plus un angle de 90 degrés, mais plutôt de 35 degrés, il est alors possible de faire nos besoins dans de meilleures conditions.
Le tabouret est alors placé directement devant les toilettes. On peut y poser les pieds. En penchant un peu le haut du corps vers l'avant, on obtient l'angle souhaité. Une étude menée aux États-Unis en 2019 a révélé qu'un tabouret de toilettes facilitait l'évacuation des selles dans 90% des cas et l'accélérait dans 70% des cas.
Les tabourets de toilettes courants ont une hauteur d'environ 20 centimètres. Mais selon la taille et les besoins individuels, des tabourets plus hauts ou plus bas peuvent être envisagés. «L'important est de tester pour soi-même l'utilisation de tels tabourets surélevés», explique Derek Zieker-Fischer. Ils ne sont toutefois pas non plus la panacée pour les problèmes de digestion: «Si un tabouret ne permet pas d'améliorer la situation, c'est que le problème est ailleurs. Il faut dans ce cas se faire examiner par un médecin.»
