Blick: Monsieur Huber, quand avez-vous constaté que des pieds de vigne avaient été sectionnés?
Thiébault Huber: Samedi dernier, j’étais, comme toujours à cette époque de l’année, dans les vignes pour receper les pieds. C’est alors que j’ai remarqué que quelqu’un nous avait précédés, vraisemblablement un mois auparavant à en juger par l’état des cicatrices. Au total, ce sont 36 pieds de vigne qui ont été entièrement sectionnés.
Comment avez-vous réagi en découvrant le préjudice?
Dans un premier temps, mon équipe et moi, nous avons été interloqués. Je pensais qu’il y avait peut-être eu erreur. Mais lorsque nous avons constaté l’étendue des dégâts, il n’y avait plus de doute: cela n’était pas le fruit du hasard. Quelqu’un avait sciemment voulu nous nuire. Nous avons donc enregistré précisément la nature des dégâts et recensé 36 pieds de vigne sectionnés.
Vous avez dû être choqué par cette histoire
Ma femme, mes enfants et moi-même avons été très affectés par cet acte de vandalisme gratuit. J’avais déjà eu affaire à de petites tentatives d’intimidation, mais dans un cadre qui ne prêtait pas à conséquence, ou lors de discussions. Cette fois, c’est différent. Je dois dire que cela m’a particulièrement touché.
En tant que président de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB), vous défendez les intérêts de vos collègues vignerons. Pour quels motifs est-ce que quelqu’un pourrait vouloir s’en prendre à vous?
C’est la question que je me pose. De nos jours, il y a beaucoup de choses que l’on n’arrive plus à comprendre. Mais de là à aller jusqu’à sectionner des ceps de vigne, cela me dépasse. Les gens qui font cela ont vraiment un problème.
Quelles sont les conséquences de cet acte de vandalisme pour vous et votre domaine?
Le préjudice financier s’élève à plusieurs milliers d’euros. Cela ne menace pas les fondements de mon entreprise, mais les pieds de vigne doivent être remplacés et il faut compter environ cinq ans pour que les nouveaux plants produisent du raisin vinifiable. Cela représente environ 200 bouteilles de meursault. Pourquoi le coupable n’a pas cherché à nous contacter plutôt que de s’en prendre à nos vignes?
Quelles suites allez-vous donner à cette affaire?
J’ai porté plainte samedi dernier. Entre-temps, l’auteur présumé a été identifié. Je laisse maintenant l’enquête suivre son cours. Je le dois non seulement à mes collègues, mais aussi à tous ceux qui s’engagent pour notre secteur. Et c’est un signal envoyé aux générations futures: ce type d’acte ne doit pas rester impuni. Il doit y avoir des conséquences.