Les pâtes cacio e pepe font partie de mes plats préférés quand il s’agit d’aller vite. Surtout depuis que le Pecorino di Romano (Cacio) est en vente dans les magasins suisses et que le choix de poivres ne se limite plus au mélange quatre baies. Et qui dit poivre dans l’assiette, dit syrah dans le verre.
Les syrahs australiennes de légende que sont Penfolds «Grange» ou Henschke «Hill of Grace» jouent dans la cour des très grands en matière de prix et s’accordent mieux avec le gibier, le bœuf braisé ou l’agneau. Mon plat de pâtes, quant à lui, s’accommodera davantage d’un vin plus abordable.
L’Appel des Sereines 2021
Le domaine François Villard se situe en France, dans la vallée du Rhône septentrionale. Il produit, entre autres, des syrahs classiques comme le saint-joseph ou le crozes-hermitage. Pourtant, c’est sa syrah d’entrée de gamme qui m’a particulièrement séduit. J’aime son bouquet de violette, de plantes aromatiques et de petits fruits rouges frais. Son acidité séveuse est stimulante et me rend impatient de savourer la gorgée suivante. Un vin qui se laisse boire d’autant plus facilement qu’il affiche seulement 12,5 degrés sur la balance. Coût: 20 francs
Syrah Les Epalins 2021
Le raisin qui compose cet élégant classique valaisan pousse sur les sols de gneiss et de granit réchauffés par le soleil de Fully. Le vigneron Yvon Roduit excelle à capturer l’essence profonde de son terroir pour la mettre en bouteille. La cuvaison de longue durée et l’élevage en fûts de bois de 300 litres apportent harmonie et complexité: les petits fruits noirs, le pruneau, les épices chaudes comme la cannelle et un soupçon de chocolat noir s’accordent avec la bouche puissante aux tanins mûrs et crayeux. Vendue à 27 francs, cette spécialité valaisane a tout d’une bonne affaire.
Château Tanunda Grand Barossa Shiraz 2021
La syrah a été importée en Australie en 1833. Rebaptisée shiraz, elle est devenue au fil du temps le cépage numéro un du continent. Le vigneron Jeremy Ottawa réussit le tour de force de concilier puissance et fraîcheur. Les 14,5 degrés d’alcool sont d’une discrétion remarquable. Le nez de myrtilles des bois et de mûres gagne en fraîcheur avec une subtile note herbacée, et la puissance en bouche est équilibrée par une acidité mature et séveuse ainsi que par la souplesse des tanins. Ce vin aux antipodes des syrahs rhodaniennes coûte 19,95 francs.