Abolition de la valeur locative
UBS met en garde contre une hausse des prix de l'immobilier

Les logements deviendront de plus en plus cher et il pourrait bientôt y avoir une poussée supplémentaire des prix. C'est ce que prédit UBS en cas d'abolition de la valeur locative.
Publié: 07.09.2025 à 18:01 heures
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Le patron d'UBS Sergio Ermotti n'est pas connu pour ses positions de gauche.
Photo: keystone-sda.ch
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Raphael Rauch

UBS n'est pas vraiment connue pour ses positions de gauche. Mais sur le thème de la valeur locative, la grande banque diffuse des estimations qui devraient sonner doux aux oreilles du PS: dans son rapport «Real Estate Focus», la plus grande banque suisse prévoit une hausse des prix de l'immobilier en cas de suppression de la valeur locative. Mais reprenons les choses dans l'ordre.

Jusqu'à présent, les personnes vivant dans leur propre maison ou appartement devaient payer des impôts sur la valeur locative en tant que revenu. En effet, contrairement aux locataires, les propriétaires d'appartements et de maisons ne sont pas concernés par la hausse des loyers. Le 28 septembre, la Suisse votera pour savoir si cette disposition, qui n'est pas seulement décriée par les propriétaires, doit être abolie.

Cette question est un sujet politique récurrent depuis des années. Le PLR, l'UDC, le Centre ainsi que l'Association des propriétaires fonciers et l'Union suisse des arts et métiers plaident pour la suppression de la valeur locative. Le camp bourgeois ne parlent toutefois pas d'une seule voix: Beat Rieder, l'influent conseiller aux Etats valaisan du Centre, est opposé à la suppression, tout comme le conseiller d'Etat uranais PLR Urs Janett et la conseillère d'Etat grisonne du Centre Carmelia Maissen. Le PS, les Vert-e-s et l'association des locataires font également campagne contre l'abolition. Les Vert'libéraux ont décidé de ne pas se prononcer.

UBS part du principe que les biens immobiliers seront plus chers

Un document d'UBS fait l'effet d'un pavé dans la mare. La grande banque prévoit des prix de l'immobilier plus élevés si la valeur locative est supprimée: «L'acceptation de ce changement de système entraînerait une hausse des prix non négligeable – en particulier dans un environnement de taux bas», écrit UBS dans son rapport sur l'immobilier. «Avec un taux hypothécaire moyen de 1,3%, les frais d'utilisation courants (intérêts hypothécaires, entretien, coûts d'opportunité) d'un logement moyen devraient baisser de près de 5%. Ainsi, les acheteurs pourraient payer environ 13% de plus pour leur logement en propriété, si les coûts d'utilisation restaient les mêmes.»

Comme la suppression de l'imposition de la valeur locative dans le contexte actuel de taux d'intérêt bas ferait baisser les coûts de financement des biens immobiliers, les prix de ces derniers devraient augmenter. En effet, si les candidats à l'achat doivent dépenser moins pour le financement, la demande augmente – ce qui entraîne à son tour une hausse des prix.

Le président de l'Association suisse des locataires, le conseiller aux Etats socialiste Carlo Sommaruga, réagit à ce rapport à la demande de Blick: «Cette analyse montre clairement que les loyers continuent d'augmenter et que le rêve de devenir propriétaire devient encore plus inaccessible. Les gagnants sont principalement le lobby immobilier motivé par le rendement, qui abuse de notre logement pour maximiser ses profits.»

L'Association des propriétaires fonciers critique UBS

Et que dit l'Association des propriétaires fonciers (APF)? «Les théories qu'UBS avance ici sont assez absurdes et déconnectées de la réalité. Les prix de l'immobilier, comme ceux d'autres produits et services, dépendent en premier lieu de l'offre et de la demande», déclare à Blick le conseiller national UDC Gregor Rutz, président de la HEV Zurich. «Les prix de l'immobilier ne s'adaptent pas simplement à la charge fiscale – c'est une idée purement théorique qui n'a rien à voir avec les réalités effectives du marché.» Selon la logique d'UBS, «dans un canton qui réduit les impôts de cinq pour cent, les produits devraient ensuite être cinq pour cent plus chers. Le monde ne fonctionne évidemment pas de manière aussi simple.»

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