Les modes de consommation modernes incitent rapidement à un achat irréfléchi. Sans argent liquide, sans contact, sans souci: le paiement de la marchandise souhaitée se fait aujourd'hui à la vitesse de l'éclair et de manière virtuelle. Il n'est pas rare que ce soit à crédit. Si l'on n'y prend pas garde, on peut rapidement tomber dans le piège de l'endettement.
Le célèbre proverbe «Ne dépense pas plus que ce que tu gagnes» a perdu depuis longtemps son effet d'avertissement dans le consumérisme aveugle d'aujourd'hui. Le statut se définit par la possession, et de nombreuses banques n'hésitent pas à accorder des crédits d'achat dont les intérêts ne peuvent rapidement plus être honorés.
Une compétence financière est impérative
Dans certains cas, les problèmes d'argent pourraient être évités si les consommateurs avaient quelques connaissances en matière financière. «La compétence financière est une lacune chez beaucoup», affirme Andrea Weidemann, directrice du musée suisse de la finance à Zurich. Elle s'occupe beaucoup de la promotion de l'éducation financière des enfants, des jeunes et des adultes, par exemple dans le cadre de la Swiss Money Week. Les études montrent clairement que les compétences financières des enfants, des adolescents et des personnes âgées sont minimes.
C'est pourquoi, selon Andrea Weidemann, l'éducation financière devrait être beaucoup plus intégrée dans les programmes scolaires en Suisse. Actuellement, le programme scolaire se contente d'indiquer que les élèves du secondaire doivent apprendre à «gérer leur argent de manière responsable. C'est au corps enseignant de décider si et comment cela doit être couvert. C'est trop peu», martèle la présidente.
Les nombreuses facettes de l'argent
Comment définit-on la «culture financière»? Fondamentalement, il s'agit de savoir comment prendre des décisions intelligentes en matière d'argent. Cela implique d'établir un budget, de savoir comment et combien épargner, de connaître l'obtention et la gestion des crédits et de connaître les méthodes de prévoyance vieillesse.
Le musée de la finance organise régulièrement des ateliers sur des thèmes financiers, même à partir de l'âge de l'école maternelle. L'accent y est surtout mis sur les thèmes boursiers, la cryptographie, les néobanques et la prévoyance. Andrea Weidemann constate qu'il existe déjà très tôt d'énormes différences: «Certains jeunes gèrent déjà des portefeuilles et négocient assidûment des titres, alors que les connaissances financières des autres adolescents de leur âge sont encore à peine présentes.»
L'objectif de la présidente est d'enthousiasmer davantage le corps enseignant pour les thèmes financiers. Mais aussi la politique. «En Allemagne, il y a une initiative du Parti libéral-démocrate (PLR) pour promouvoir l'éducation financière au niveau fédéral, nous suivons cela avec beaucoup d'intérêt», explique Andrea Weidemann.
Dans un contexte de crise économique
Mais pourquoi faudrait-il avoir des connaissances plus tôt? «Selon une étude de la Banque mondiale datant de 2014, les conséquences de la crise financière de 2008 auraient été beaucoup moins dramatiques si la culture financière avait été plus élevée au sein de la population en général», explique la spécialiste. C'est le niveau macro.
Au niveau micro, les jeunes doivent apprendre le plus tôt possible à gérer leur argent de manière prévoyante. «Si l'on ne pose pas les bases de la compétence financière dès le plus jeune âge, les jeunes peuvent rapidement être confrontés à de gros problèmes», précise Andrea Weidemann.
Elle cite l'exemple certains fournisseurs de services qui permettent de faire des paiements échelonnés. Le paiement intuitif par téléphone portable est beaucoup trop simple et «dangereux si l'on n'est pas accompagné par les institutions de formation et les parents».
Les parents ont un rôle important à jouer
C'est justement là qu'il y a des différences massives. Mais tous les adultes devraient avoir des connaissances de base sur les questions financières. C'est pourquoi, selon Andrea Weidemann, les parents devraient initier les enfants dès l'âge de 5 ans à une gestion responsable de l'argent. Par exemple en leur donnant de l'argent de poche. «Peut-être par le biais de fonctions qui sont récompensées, afin que la valeur de l'argent soit considérée», ajoute-t-elle. En effet, elle met en garde contre «l'argent de poche gratuit».
L'argent de poche doit idéalement être remis en espèces. Comme par le passé, le «tangible», comme les pièces et les billets, éveille des sentiments de sécurité et crée une relation particulière avec l'argent. Andrea Weidemann explique qu'en matière de prévoyance également, on ne commence jamais assez tôt. «Si l'on est intelligent, on investit dès 20 ans 50 francs par mois dans un fonds négocié en bourse.» Là encore, il faut peut-être un coup de pouce des parents ou une formation scolaire appropriée pour lever les inhibitions à cet égard.