Deux policières blessées
Une rave-party illégale vire à l'affrontement dans le Jura bernois

La police bernoise a été attaquée samedi soir à Malleray lors d'une intervention pour mettre fin à une rave-party illégale. Deux policières ont été blessées et des véhicules endommagés. L'intervention a été interrompue pour des raisons de proportionnalité.
Publié: 15.06.2025 à 15:56 heures
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Dernière mise à jour: 15.06.2025 à 16:38 heures
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Avant de s'installer dans un pâturage sur les hauts de Malleray (BE) dans la nuit de vendredi à samedi, les fêtards avaient essayer d'organiser leur événement illégal à Soulce (JU).
Photo: CYRIL ZINGARO
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ATS Agence télégraphique suisse

Les forces d’intervention de la Police cantonale bernoise ont été attaquées samedi soir à Malleray, au moment où elles tentaient de mettre fin à une rave-pary illégale avec des centaines de personnes. Deux policières ont été blessées. Des clarifications sont en cours.

Lors de la tentative de saisie de l’installation musicale, les forces d’intervention ont été encerclées par les personnes présentes, a indiqué dimanche la police. Elles ont été attaquées à l’aide de barres de fer, de jets de bouteilles, de bois et de gaz irritant, précise le communiqué.

De plus, les pneus de deux véhicules de patrouille ont été lacérés. Un véhicule a encore été barbouillé et des fenêtres brisées, a détaillé la police. Les dommages encourus sont «considérables». Des moyens de contrainte ont été engagés à des fins de protection, entre autres des balles en caoutchouc et du gaz irritant.

Proportionnalité en cause

L’intervention a été interrompue pour des raisons de proportionnalité, a encore signalé la police. Et les forces d’intervention se sont retirées. La manifestation se tenait au lieu-dit de La Verte Joux. Elle a rassemblé plusieurs centaines de personnes, un nombre de 2000 ayant un temps été évoqué.

En raison de plusieurs plaintes pour bruit et d’avis de troubles à l’ordre public, la police cantonale a notifié samedi vers 20h00 à l’organisateur, sur mandat écrit de la Préfecture du Jura bernois, l’ordre de faire cesser la musique. La mission était appuyée par un mandat du Ministère public du Jura bernois-Seeland. Le document autorisait les forces de l'ordre «à mettre en sûreté des moyens de preuve en lien avec d’autres infractions constatées».

Un oeil et des contusions

Quant aux deux policières, l'une a subi une blessure à un oeil, l'autre quelques contusions. La première a été emmenée à l’hôpital par une équipe d’ambulance. Par ailleurs, une tierce personne a été légèrement blessée. La police cantonale dit ignorer à ce stade «si d’autres personnes ont été blessées dans ce contexte».

Selon des médias locaux, la manifestation se déroulait toujours dimanche après-midi, mais avec un nombre restreint de participants. L'événement, les troubles à l’ordre public et les personnes responsables font en outre l’objet de clarifications, a encore relevé la police cantonale, sans en dire davantage.

Pour rappel, tout a commencé vendredi soir. Après avoir été évacués de Soulce (JU) par la police jurassienne, les ravers sont arrivés en convoi dans la nuit de vendredi à samedi à Malleray, commune de Valbirse, «peu après minuit», a indiqué samedi à Keystone-ATS le président de la bourgeoisie locale Laurent Blanchard.

Un peu de partout

«Il y avait une file de véhicules sur des kilomètres provenant de toute la Suisse, mais aussi d’Espagne, d’Italie, de Grande-Bretagne et de France», a précisé Laurent Blanchard. Impossible alors pour la police, à ses yeux, avec une telle configuration, d'intervenir pour déloger les fêtards au vu de leur nombre.

La police et la préfète du Jura bernois, Stéphanie Niederhauser, se sont déplacées pour négocier, a ajouté Laurent Blanchard, qui est aussi agriculteur et propriétaire d'un des pâturages investis sans droit. «Si rien ne bouge, des paysans menacent de mener une action de purinage», a-t-il alors encore indiqué.

Déjà à leur arrivée, le président de la bourgeoisie a tenté, en vain, d’intervenir, de faire barrage avec des voitures. Mais les ravers ont enlevé les véhicules en les portant, en les endommageant également. Samedi en début de soirée, aucun policier n'était encore visible sur les lieux, a constaté un photographe de Keystone-ATS.

La musique continuait alors de résonner, une scène était visible. Des tentes et des hamacs étaient installés dans la forêt. Laurent Blanchard a fait état de dégâts importants dans les champs et d'un bétail apeuré dans le voisinage. Deux fêtes illégales s'étaient déjà tenues à La Verte Joux, la dernière il y a deux ans.

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