Adresses, dons à des associations, numéros de portable, participation à des manifestations: les activités et données privées de militants sans antécédents judiciaires finissent dans les rapports de la police genevoise. Dans une tribune publiée ce lundi 28 avril dans «Le Courrier», quatorze avocats dénoncent des méthodes policières illicites, qui mettraient en danger la démocratie.
Certaines données récoltées par la police judiciaire seraient transmises au Ministère public (MP) pour servir de bases pour des procédures pénales. Des pratiques qui existent depuis «des années», mais qui semblent «s'aggraver» et se poursuivre de façon «assumée», selon le collectif. Par ailleurs, le MP ne vérifierait pas systématiquement l'origine des informations et la manière dont elles ont été obtenues. Les avocats dénoncent «une ingérence» des autorités publiques dans le droit privé.
Extinction Rebellion ciblé
Dans le viseur des autorités: Extinction Rebellion (XR). Plus de cent personnes seraient surveillées dans le cadre de l'enquête sur les bandes cyclables. Pour rappel, la Ville de Genève avait porté plainte après que des activistes ont peint en 2023 une bande cyclable sur la route à Vernier. Un étudiant militant avait témoigné pour Blick avoir dû changer de mode de vie au vu de cette surveillance.
Le collectif appelle les autorités à une révision légale et une suppression des données, afin d'éviter des abus et un nouveau scandale des fiches qui avait secoué la Suisse à la fin des années 1980. Contactés lundi, le Ministère public et la police cantonale n'ont pas réagi, rapporte la «Tribune de Genève».