Grâce à Google Map, on est tous devenus des champions en matière d'orientation. À se demander comment on faisait, perdus dans d'obscures cartes topographiques, avant que le géant de la tech californienne ne guide la quasi-totalité de l'humanité. Nous voilà donc menés par nos smartphones, mais ceux-ci prennent-ils vraiment en compte les différences culturelles?
La question peut sembler bizarre, mais elle est pertinente. Même si l'histoire qui suit est un peu anecdotique, certains touristes paraissent manifestement plus désorientés que jamais, malgré les progrès de la technologie. Surtout lorsqu'il s'agit de se guider à (tenez-vous bien...) Seewen, dans le canton de Schwytz. À en croire le «Bote der Urschweiz», des touristes asiatiques se perdent en effet régulièrement sur les autoroutes et les voies ferrées.
Shopping sur les voies d'autoroute
Ce phénomène qui débouche sur des situations dangereuses — on s'en doute — est relaté dans la publication régionale par Stojan Stevanovic, propriétaire de l'hôtel «Helvetia», situé au bord du charmant petit lac de Lauerz, dominé par une majestueuse montagne.
Les touristes veulent souvent «juste faire du shopping», raconte l'hôtelier schwytzois. Mais le GPS de leur téléphone portable les induit fréquemment en erreur. Et de s'étonner: même lorsqu'ils doivent traverser l'autoroute A4, ils n'hésitent pas une seconde. Les voies des CFF, sur le chemin de Schwytz, le chef-lieu du canton, ne semblent pas non plus un obstacle pour eux.
Des panneaux indicateurs en chinois
«Nous faisons tout pour informer correctement les clients», poursuit Stojan Stevanovic. C'est la raison pour laquelle il a fait installer un panneau qui décrit le chemin correct. «Mais il est difficile d'attirer l'attention des hôtes asiatiques sur les dangers. Ils ne comprennent pas notre langue et ne peuvent pas non plus lire notre écriture.»
La police schwytzoise affirme ne pas être au courant de ce problème et n'a pas connaissance de situations périlleuses. «Nous ne constatons aucune anomalie liée à la présence des touristes asiatiques en matière de comportement dans la circulation», indique la police, interrogée par le «Bote der Urschweiz».
Pour le propriétaire de l'hôtel, il est toutefois clair que quelque chose doit être fait. Raison pour laquelle il souhaitait rendre cette information publique. «Je dois trouver une solution avec l'office du tourisme». Et, pour cela, le gérant de l'hôtel a une idée qui a déjà fait ses preuves par le passé: des panneaux indicateurs en chinois et en anglais. «Une telle chose devrait être à nouveau possible.»