SOS Médecins, institution genevoise de la médecine à domicile, traverse une crise sans précédent depuis l'arrivée d'un nouvel administrateur au printemps dernier, révèle une enquête de la RTS. De nombreux témoignages et documents font état de licenciements abusifs, de salaires et factures impayés, ainsi que de menaces sur la protection des données des patients.
Cinq employés de longue date, licenciés, s'inquiètent de la situation. Ils affirment avoir été virés «comme des malpropres» et de ne plus être payés. D'autres employés, dont des cadres, ont également été remerciés, souvent oralement.
700'000 francs de poursuite
Parmi eux, le médecin responsable et le responsable informatique de SOS Médecins. Certains salariés sont en arrêt-maladie ou ont démissionné, excédés par la situation. Plusieurs docteurs ne souhaitent pas renouveler leur contrat à échéance fin septembre.
Selon l'Office cantonal des poursuites, SOS Médecins a accumulé près de 700'000 francs de poursuites sur une dette d'environ 2,5 millions de francs. L'avocat de l'administrateur assure que ces dettes font l'objet d'un assainissement organisé avec les créanciers.
Patients en danger
Sur le terrain, les effectifs de médecins ont drastiquement chuté, rendant difficile de répondre à la demande. Certains créneaux horaires ne sont plus couverts, mettant en danger les patients âgés ou en situation de handicap équipés d'un système d'alerte. L'administrateur conteste ces difficultés, affirmant qu'il y a plus de médecins qu'au moment de la reprise et que SOS Médecins remplit sa mission sans problème.
Contacté par la RTS, l'Office cantonal de la santé dit évaluer régulièrement la qualité des interventions de SOS Médecins, mais précise que la stratégie de gestion commerciale n'entre pas dans le champ de ses compétences.