1er mai tendu à Bâle
«Manifester, d'accord, mais de manière pacifique» demande la conseillère d'État de Bâle

A Bâle, des policiers ont encerclé des casseurs lors des manifestations 1er mai, suscitant des réactions outragées des partis de gauche. Stephanie Eymann, conseillère d'Etat du canton de Bâle-Ville, explique aujourd'hui pourquoi la police a eu raison d'agir ainsi.
Publié: 03.05.2023 à 06:06 heures
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Dernière mise à jour: 03.05.2023 à 06:22 heures
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Le 1er mai, les manifestants se sont rassemblés dans la Elisabethenstrasse à Bâle.
Photo: STEFAN BOHRER
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Nicolas Lurati

Ce lundi, à Bâle, la colère était au rendez-vous. Qu'ils s'agissent de manifestants pris au piège au milieu d'un cordon de police pendant le défilé du 1er mai à Bâle, ou encore des passants qui ont trouvé l'action des fonctionnaires brutale ou exagérée, ce 1er mai ne s'est pas déroulé dans le calme.

Parmi ce flot de colères, une femme se dit satisfaite – et les médias se bousculent pour la rencontrer. Stephanie Eymann, conseillère d'Etat du canton de Bâle-Ville et membre du Parti libéral démocrate, est responsable du Département de la justice et de la sécurité. C'est ce même département qui est a distribué les ordres menant à la procédure de lundi.

Cette action policière a révolté les milieux de gauche. Unia parle de scandale et condamne fermement l'intervention de la police «contre des manifestants pacifiques». La conseillère nationale bâloise des Verts Sibel Arslan s'est indignée: «L'action de la police est complètement disproportionnée.»

«Manifester, d'accord, mais de manière pacifique»

Mais Stephanie Eymann souligne que «les personnes cagoulées et équipées de matériel de protection qui se trouvaient à l'avant du cortège ne laissaient pas supposer qu'elles défilaient dans une intention pacifique.» Et elle affirme que l'intervention de la police n'a pas été «dure», mais «conséquente». La conseillère d'Etat précise également que le cortège n'a pas dégénéré. «L'année dernière, nous avons eu des dégâts matériels massifs le 1er mai. Si je regarde cette année les manifestations à Zurich et à Berne, je suis satisfaite de la situation à Bâle.» Avant de conclure: «Nous avons réussi à relancer rapidement la circulation après la manifestation.»

Stephanie Eymann ne conteste pas le fait que l'on puisse manifester pacifiquement. «Mais l'escalade de la violence et les dommages matériels ne sont pas couverts par le droit fondamental.» C'est pourquoi elle affirme: «Il faut une déclaration contre la violence et les dommages matériels, que nous ne le tolérons pas, lors des manifestations de ce genre. Le 1er mai, on descend dans la rue pour défendre une cause. Mais une émeute n'en est pas une.» La conseillère d'Etat aimerait que les milieux de la manifestation le comprennent: «Manifester, d'accord, mais de manière pacifique.»

La police zurichoise explique sa démarche

A Zurich aussi, le 1er mai n'a pas été synonyme de pacifisme. Le matin, des manifestants ont endommagé plusieurs succursales bancaires. Le porte-parole de la police municipale, Michael Walker, affirme toutefois qu'une intervention n'aurait pas été appropriée à ce moment-là. «Les personnes qui ont commis des dégâts matériels se trouvaient au milieu du cortège, dans lequel défilaient également des familles avec enfants.»

Michael Walker précise: «Lorsque vers 15 heures, plusieurs dizaines de personnes ont voulu lancer une manifestation d'après-match, une intervention rapide de la police a permis d'y mettre fin.» Les manifestants se sont retirés dans l'enceinte de la chancellerie, et la police a encerclé le site.

La police a ensuite mené une opération de contrôle. Des actions de perturbation contre les forces d'intervention auraient alors eu lieu, aussi bien depuis l'enceinte de la chancellerie qu'à l'extérieur. Les casseurs ont attaqué les policiers avec des projectiles, celle-ci a répliqué avec des canons à eau, des substances irritantes et des balles en caoutchouc. Au total, la police municipale de Zurich a arrêté 19 personnes et en a expulsé plus de 400. Deux manifestants ont été blessés, l'un d'entre eux souffrant de graves blessures au visage.

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