Les perspectives pour l'économie suisse se sont détériorées en juin, selon le baromètre du KOF publié lundi, tombé à son plus bas niveau depuis le début de l'année.
Les perspectives se sont notamment dégradées pour les secteurs de la chimie et de la pharmacie ainsi que pour la métallurgie, qui sont des pans importants de l'économie suisse au niveau des exportations, a indiqué dans un communiqué le Centre de recherches conjoncturelles de l'École polytechnique fédérale de Zurich, qui calcule ce baromètre tous les mois.
Après une forte chute en avril dans le sillage des annonces de la Maison-Blanche sur les droits de douane, ce baromètre, qui permet de mesurer les prévisions à court terme pour le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse, avait légèrement rebondi en mai, mais est reparti à la baisse en juin, chutant de 2,5 points pour s'établir à 96,1 points. Il s'agit de «son niveau le plus bas de l'année» et de nombreux indicateurs qui le composent évoluent de manière négative, selon le communiqué.
L'effet américain probablement
Dans l'industrie et le bâtiment, ces indicateurs sont «sous pression» notamment pour la production, les carnets de commandes et les stocks, soulignent les chercheurs de cet institut zurichois dans le communiqué. Ils notent cependant que les perspectives concernant les exportations sont «légèrement positives», mais «presque inchangées».
Au premier trimestre, la Suisse a vu sa croissance économique progresser de 0,8% par rapport au trimestre précédent, sous l'effet d'un bond des exportations vers les Etats-Unis, en particulier de produits pharmaceutiques.
Mais dans ses prévisions conjoncturelles, le ministère de l'Economie s'est montré prudent pour le reste de l'année, ce bond étant probablement dû en partie à des effets d'anticipation d'achats par rapport aux droits de douane, avait-il prévenu. M-juin, le ministère a dit s'attendre à une croissance «nettement plus timide pendant le reste de l'année». Il a réduit ses prévisions de hausse du PIB à 1,3% pour 2025 (contre 1,4% escompté auparavant) et à 1,2% pour 2026 (contre 1,6% précédemment).