Les critiques des cantons à l'égard de la dernière offensive vaccinale du Conseil fédéral ont été vives. Conséquences: la Confédération va certainement faire demi-tour en ce qui concerne l'encouragement à la vaccination via des bons de 50 francs. De façon générale, les relations entre Berne et les autorités cantonales sont de plus en plus tendues.
«Il y a manifestement un manque de confiance entre l'OFSP et les cantons» dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, note le coprésident du PS Cédric Wermuth. «Ce transfert de responsabilités n'est malheureusement pas nouveau. La discussion sur l'augmentation nécessaire du taux de vaccination aurait dû avoir lieu il y a des mois.»
Selon le conseiller national socialiste argovien, il est important d'envoyer un message sans ambiguïté: tout le monde devrait se faire vacciner. «Si les cantons et la Confédération se contredisent constamment, c'est précisément ce message fondamental qui sera mis à mal.»
Appel à la fin des mesures
De l'autre côté de l'échiquier politique, des voix s'élèvent pour demander que l'on mette rapidement fin aux mesures. «L'UDC demande une stratégie de sortie de crise claire», déclare le chef de son groupe parlementaire, Thomas Aeschi.
«Le nombre de cas est en baisse et les unités de soins intensifs ne sont pas surchargées. Tout politicien proche des citoyens sait que le niveau de tolérance et de compréhension populaires vis-à-vis des masques et des certificats obligatoires diminue un peu plus chaque jour». Le Conseil fédéral doit désormais réfléchir aux mesures qu'il laissera en vigueur jusqu'aux votations sur la loi Covid, fin novembre.
L'UDC n'est plus seul
Pendant ce temps, à Berne, l'équilibre politique change de pôle: l'UDC n'est désormais plus le seul à exiger promptement un scénario de sortie de crise. Le fait que la Confédération et les cantons soient en désaccord sur la conception de la campagne de vaccination n'y est pas pour rien: ce différend rendant la position du parti de droite plus populaire.
«L'idée des bons d'achat ne semble plus être sur la table et les fameux conseillers en vaccination ne sont pas non plus une solution miracle», déclare le président du PLR Thierry Burkart. «Sous le prisme de la responsabilité individuelle, le PLR demande depuis longtemps que les tests deviennent payants.»
Fin des restrictions pour bientôt?
À partir lundi, ce sera justement le cas. Et «cela permettra d'augmenter le taux de vaccination», Burkart en est convaincu. Le vaccin restant le seul moyen efficace de se protéger du virus et d'éviter ainsi des mesures plus restrictives. «En dehors de cela, cependant, nous atteindrons bientôt le point où nous devrons réfléchir à la manière dont nous allons mettre fin aux restrictions», ajoute-t-il.
Le président des Vert'libéraux, Jürg Grossen (BE), souligne toutefois: «Il y aura des gens qui ne se feront vacciner que plus tard, car ils ont encore des réserves, qui peuvent néanmoins se dissiper avec le temps.»
Mais malgré les encouragements et les incitations, tous les citoyens ne sont de fait pas susceptibles de se faire vacciner. Et, selon Grossen, il faudra bien faire avec: "Dans les semaines à venir, nous devrons nous pencher sérieusement sur la question de savoir quand et sous quelles conditions les restrictions et les mesures peuvent être réduites ou levées.»