Le Ministère public a requis mercredi dix ans de prison contre l'octogénaire qui a tué sa femme dans l'appartement conjugal de Neuchâtel en juin 2023. La défense estime que le prévenu n'a pas voulu tuer intentionnellement son épouse et a demandé une peine de sept ans de prison. «L'accusé n'était pas un mari violent, alcoolique, jaloux ou autoritaire. C'était tout le contraire. C'était un époux soumis qui aimait sa femme, qui lui faisait vivre un enfer, et réciproquement. C'est l'union qui était délétère», a déclaré David Erard, avocat du prévenu devant le Tribunal criminel.
Le jour du drame, une nouvelle dispute a éclaté. La victime aurait agressé, insulté, craché et tenté de frapper l'accusé avec une béquille. Le prévenu a expliqué qu'il voulait la faire taire en posant une main sur la bouche et en lui pinçant le nez. Il n'aurait pas eu conscience que son acte lui a donné la mort. Pourtant, l'auteur du féminicide avait menacé de mort à au moins deux reprises son épouse, dont le jour même du drame. «C'était des paroles en l'air. L'épouse n'a paru à aucun moment effrayée et craintive envers les propos de l'accusé», a ajouté l'avocat de la défense.
La partie plaignante estime au contraire que le but de l'octogénaire était de tuer sa femme. «Il se victimise, mais la mort de son épouse ne l'attriste pas spécialement. Il est tellement manipulateur et calculateur», a déclaré Safia Ramadan, qui défend la fille de la victime. Le verdict sera rendu à 14h.