Ce Vaudois d'origine italienne, âgé de 45 ans, rabattait ses victimes via Instagram, réseau social sur lequel il possédait plusieurs comptes. Entre 2019 et 2020, il en attirait ainsi dans son salon de coiffure de Pully (VD) au prétexte de les faire bénéficier d'un shooting photo gratuit. Il affirmait aussi avoir des contacts dans le monde des agences de mannequinat.
Sur place, de l'alcool, de la drogue - cocaïne et cannabis notamment - et des médicaments étaient mis à disposition des adolescentes. L'accusé leur montrait parfois des images pornographiques, les massait ou les attouchait.
L'accusé encourt dix années de prison
Le prévenu est principalement jugé pour remise à des enfants de substances pouvant mettre en danger leur santé, actes d'ordre sexuel avec des enfants, actes d'ordre sexuel avec des personnes dépendantes, d'actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance, d'encouragement à la prostitution et de contraintes sexuelles.
Pour ce seul chef d'accusation, il encourt jusqu'à dix années de prison ferme selon le Code pénal.
«Il me faisait un peu peur, car j'avais l'impression qu'il aurait pu me faire quelque chose. Il m'a d'ailleurs dit une fois: je peux faire tout ce que je veux de toi», a confessé lundi l'une des victimes. «Je me sens utilisée, manipulée, comme un objet», a-t-elle ajouté. Comme de nombreuses autres, elle avait fini par se faire photographier, parfois en sous-vêtements et dans des poses suggestives.
L'homme avait tissé autour de lui et de sa «chambre rouge», décorée d'objets à caractère sexuel, une aura de mystère. Le quadragénaire prétendait avoir entre 23 et 29 ans selon ses interlocutrices, se disait marié, mais dans une relation libre lui permettant de jouir d'une vie sexuelle foisonnante.
Le procès se poursuit jusqu'à mardi
D'une voix faible, le coiffeur a reconnu lundi une bonne partie des faits, tout en réfutant les plus graves. Il ne nie cependant pas avoir pénétré digitalement le sexe d'une des jeunes filles alors qu'elle était ivre. Il a aussi confessé ne s'être à aucun moment préoccupé de l'âge de ses victimes. Il a ajouté qu'en 2019, à la suite d'un décès, il était retombé dans la drogue, ce qui l'avait mené à ces dérives.
Des larmes dans la voix et séparé des plaignantes par un paravent, l'accusé a raconté avoir pris conscience lors de son arrestation qu'il avait besoin de soins et d'une remise en question. «Je voulais comprendre pourquoi je me sentais attiré par ces jeunes filles. Ma thérapie m'apporte beaucoup à ce titre», a-t-il relevé. Le procès se poursuit jusqu'à mardi.
(ATS)