Imaginez: vous rentrez d'un long voyage en train. Il y a peut-être eu des retards. Peut-être que les WC étaient hors service et le wagon-restaurant fermé ou inexistant. Il est 22h. Il fait faim. En gare de Neuchâtel, le McDonald's vous tend les bras.
La commande passée, vous allez vous asseoir. Et soudain, une envie pressante. Sauf que, vous l'apprendrez en vous renseignant au comptoir, il n'y a pas de toilettes dans ce restaurant. On vous priera d'utiliser les cabinets publics payants, un étage plus bas. Pratique quand on est solo (avec ou sans ses sales gosses), qu'on a des bagages et que le repas va être servi.
En journée, une autre possibilité — pas vraiment moins compliquée — est offerte. Le Caffè Spettacolo, situé à une dizaine de mètres, met ses cabinets à disposition de la clientèle du géant américain, contre un franc. Franc qui vous sera ensuite remboursé sous la forme d'un bon, à faire valoir dans ce même établissement.
Législation neuchâteloise souple
Qu'en dit l'enseigne étasunienne? «Nos 178 restaurants McDonald’s mettent à disposition de notre clientèle des toilettes, amorce Béatrice Montserrat, porte-parole, dans un e-mail adressé à Blick. Il existe toutefois quelques exceptions pour les restaurants se trouvant dans des gares, des aires d'autoroutes ou des centres commerciaux. Pour ces restaurants, nous cherchons toujours une solution alternative en accord avec les bailleurs ou les entreprises partenaires voisines. [...] Dans les gares, il est courant de demander une petite redevance pour l'utilisation des WC.»
Le modèle proposé par McDonald's en gare de Neuchâtel est-il légal pour autant? «L’autorisation d'exploitation de notre restaurant nous a été ainsi délivrée par les autorités», souligne la communicante.
Également contacté, Pierre-François Gobat, chef du service de la consommation, confirme. «La législation cantonale neuchâteloise n’exige pas que les établissements publics disposent de toilettes pour la clientèle. Nous avons donc autorisé cet établissement tel qu’il se présente aujourd’hui.»
Le Canton de Vaud plus strict
Dans le canton de Vaud, la loi semble plus stricte. «Chaque établissement au bénéfice d'une licence [...] doit être doté d'un nombre de sanitaires suffisant», note le règlement d'exécution de la loi sur les auberges et les débits de boissons.
Et puis, il y a cette précision, qui résonne jusque dans le hall de la gare de Neuchâtel. «La clientèle doit pouvoir accéder aux sanitaires directement depuis l'établissement [...]. Des dérogations pourront être accordées, de cas en cas.»
