Dans le sillage de l'affaire du Béjart Ballet, des mesures sont prises pour lutter contre le harcèlement sexuel. Comme cela se fait déjà en matière de finances ou de gouvernance, un audit lié aux ressources humaines (RH) est désormais prévu tous les quatre ans, annonce mardi la Ville de Lausanne.
Il sera mené auprès des institutions culturelles subventionnées majoritairement par la Ville à hauteur de plus de 500'000 francs par an. Sont concernés: le Théâtre de Vidy, l'Opéra, l'Orchestre de Chambre, le Béjart Ballet, l'Arsenic, le Petit Théâtre, Les Docks et le Festival de la Cité.
Ces audits devront «prévenir et détecter les risques de mal-être au travail, analyser les outils et le fonctionnement en matière de gestion RH, et permettre à l'ensemble du personnel de s'exprimer grâce à des sondages de satisfaction et des enquêtes sur le climat de travail», précise un communiqué.
Création d'une «cellule externe de confiance»
Il est également prévu d'accompagner ces institutions dans la mise à jour de leur règlement interne ou de leur charte du personnel. Une «cellule externe de confiance» doit aussi être créée pour permettre au personnel d'être soutenu et entendu de façon confidentielle, notamment pour les questions de harcèlement.
Pas encore validé, ce dispositif a été mis en consultation auprès du Syndicat suisse romand du spectacle (SSRS) et des associations professionnelles.
Suites du dépôt d'un postulat en novembre
De telles réflexions étaient menées depuis plusieurs semaines à Lausanne, notamment après le dépôt d'un postulat socialiste en novembre dernier sur le harcèlement dans le milieu culturel. Les démarches ont toutefois été accélérées depuis la fin mai et l'éclatement de l'affaire du Béjart Ballet Lausanne (BBL).
Pour mémoire, un premier audit a révélé des dysfonctionnements au sein de l'Ecole-atelier, entraînant les licenciements de son directeur et de sa régisseuse, ainsi que la fermeture de l'école pour une année au moins. A la suite de nouvelles allégations, concernant cette fois-ci la compagnie elle-même, le Conseil de fondation du BBL a lancé un audit global. Les médias ont notamment rapporté des témoignages faisant état de pression psychologique et de harcèlement sexuel.
(ATS)