Le réseau radical anti-israélien Samidoun est de plus en plus actif en Suisse. Les dirigeants du réseau se réunissent régulièrement sur territoire helvétique pour des conférences, comme le rapporte la «NZZ».
Les pistes mènent en Suisse romande, mais aussi à Bâle et à Zurich. Le groupe anti-israélien serait apparu l'année dernière à Bâle lors d'une contre-manifestation organisée à l'occasion du 125e anniversaire du premier congrès sioniste. Mardi 24 octobre, une quarantaine de partisans du groupe se seraient réunis à Genève. Parmi eux se seraient trouvées d'importantes figures de proue comme Mohammed Khatib, qui intervient souvent comme porte-parole, toujours selon la «NZZ».
De l'Allemagne à la Suisse
L'expansion du réseau radical en Suisse ne serait pas un hasard. En Allemagne, le groupe est surveillé par l'Office fédéral de protection de la constitution (service de renseignements) et est classé comme extrémiste. Une interdiction du groupe est également en cours d'élaboration. C'est pourquoi le réseau anti-israélien cherche des solutions de repli.
Comme le rapporte le journal zurichois, le service de renseignements allemand considère également le Samidoun comme un réseau de soutien au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), classé comme organisation terroriste par l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis. Ce groupe vise à se débarrasser d'Israël par la force et est notamment responsable de l'attentat contre un avion de ligne israélien à Zurich-Kloten en 1969, qui avait fait plusieurs morts.
Selon la «NZZ am Sonntag», l'organisation servirait aussi de passerelle vers la gauche radicale. Gerardo Raffa, directeur de la rédaction du portail pro-israélien Audiatur-Online explique que le groupe a «un arrière-plan marxiste-léniniste et essaie quasiment de s'infiltrer dans des organisations et de les utiliser comme véhicule». Des sympathisants de Samidoun seraient également apparus lors de manifestations organisées par des coronasceptiques.
Des élus appellent à une interdiction
Le monde politique suisse commence à réagir. Dans les colonnes du journal dominical, le conseiller national UDC zurichois Alfred Heer demande une interdiction au niveau national. A Bâle, le député UDC Joel Thüring a déposé une interpellation et veut interdire les manifestations de Samidoun sur le territoire cantonal.
On ne sait pas si le Service de renseignement de la Confédération (SRC) ou l'Office fédéral de la police (fedpol) ont surveillé la manifestation du groupe mardi à Genève.