Entourez-vous des bonnes personnes et ne confiez pas vos clefs à n'importe qui. Un Genevois en a fait l'amère expérience... En convalescence à l'étranger pendant deux semaines après une opération du dos, Steve R. a eu une drôle de surprise à son retour. Son appartement trois pièces, rue de la Fonderie, est occupé par une famille avec trois enfants. Hein?
La connaissance à qui il avait confié les clés de son petit nid douillet a conclu, pendant son absence, un contrat de sous-location avec ladite famille, comme nous l'apprennent nos confrères de la «Tribune de Genève». Ses affaires comme ses meubles ont été vidés de l'appartement.
Riposter en vain
Igor Zacharia, l'avocat de la victime, a déposé une plainte pénale pour abus de confiance au Ministère public, qui a refusé de faire évacuer la famille. Selon ses dires, son client a contacté la propriétaire de l'appartement, la Fondation immobilière de Carouge, qui lui a rétorqué ne rien pouvoir entreprendre avant la décision d'évacuation de la justice.
Condamné à être SDF, le locataire lésé loge actuellement chez des amis et doit changer de lieu deux à trois fois par semaine, et ce, avec son handicap dû à l'opération. Ce dernier a bien essayé d'accéder à son logis en sonnant à la porte, mais en vain. Les occupants ont appelé la police, qui lui a interdit tout accès.
D'après l'avocat de la victime, il s'agit d'un véritable ping-pong où «tout le monde se renvoie la balle». D'un côté, le Ministère public assure ne pas avoir les compétences pour évacuer les habitants actuels, de l'autre la Fondation immobilière a porté plainte et lancé une action en revendication. Finalement, Igor Zacharia a déposé une plainte contre la connaissance de son client — qui s'est volatilisée depuis l'acte — et contre la famille qui occupe le logement.
Un plan de secours
L'avocat tente, en attendant, de trouver un appartement transitoire pour son client, il a également contacté l'Hospice général. Quant au Tribunal, il va se prononcer sur le fond de cette affaire, autrement dit sur l’existence ou non d’un contrat de location. Cette procédure devrait durer au moins trois mois. Pour celui qui occupait cet appartement depuis 23 ans, la pilule est dure à avaler.