Le Conseil fédéral veut compenser intégralement le renchérissement des rentes AVS au 1er juillet 2023. C'est ce qu'il a déclaré mercredi. Une décision qui n'impactera a priori pas les familles avec enfants, alors même qu'elles sont elles-aussi en première ligne face à l'inflation.
Pourtant, la loi sur les allocations familiales prévoit que le Conseil fédéral augmente les taux minimaux des allocations familiales si l'indice des prix à la consommation grimpe d'au moins cinq points de pourcentage depuis la dernière fixation des taux. Une condition remplie selon les calculs du président de l'organisation faîtière des syndicats Travailsuisse, Adrian Wüthrich: le renchérissement a augmenté de 4,8 points depuis début 2009. Selon toute vraisemblance, la barre des cinq points sera dépassée d'ici fin juin.
L'office doit se dépêcher
Si le Parlement approuve comme prévu les plans du Conseil fédéral pour la compensation intégrale du renchérissement pour l'AVS et l'AI ainsi que pour les prestations complémentaires, il aura également l'obligation de tenir compte de l'augmentation du coût de la vie pour les parents.
Adrian Wüthrich a déjà attiré l'attention de l'Office fédéral des assurances sociales sur ce point. «L'OFAS doit maintenant se dépêcher de faire la même chose pour les familles et de faire la demande au Conseil fédéral», a déclaré l'ancien conseiller national socialiste.
Coûts supplémentaires pour l'AVS
Actuellement, les allocations familiales s'élèvent au minimum à 200 francs par mois. A partir du 1er juillet, elles devraient être dix francs plus élevées pour compenser le renchérissement. En d'autres termes, les familles pourraient se réjouir de recevoir 120 francs de plus par an et par enfant.
L'augmentation supplémentaire des rentes prévue par le Conseil fédéral entraînera des coûts supplémentaires pour l'AVS de 418 millions de francs au total pour les années 2023 et 2024, selon les calculs de la Confédération. Travailsuisse estime que les coûts de la compensation du renchérissement pour les allocations familiales sont de l'ordre de 310 millions de francs par an au maximum. Les chiffres pourraient même être inférieurs, certaines des caisses versant plus que les taux minimaux.
C'est une obligation légale
Mais comment justifier une telle charge supplémentaire en période de chiffres rouges pour la Confédération? «Avec la loi!, répond simplement Adrian Wüthrich. Celle-ci prévoit cette augmentation et les caisses d'allocations familiales ont généralement suffisamment de réserves». Traivailsuisse salue explicitement le maintien du niveau des rentes AVS, mais appelle également à ce que l'inflation soit prise en compte pour les parents. Cette mesure serait d'autant plus nécessaire pour les familles monoparentales qui ont déjà souvent du mal à joindre les deux bouts, souligne l'ancien conseiller national.
L'ajustement des rentes AVS est une dépense financière conséquente que les chambres sont heureuses de prononcer malgré une situation financière tendue – surtout dans la perspective de l'année électorale. Les seniors sont en effet considérés comme des électeurs assidus. Le Parlement penserait-il ainsi moins aux jeunes mères et pères car ils sont des électeurs moins fidèles? «Je ne dirais pas cela. On l'a tout simplement négligé», affirme le président de Travailsuisse, confiant dans le fait qu'il y aura effectivement dix francs de plus par mois d'allocations familiales à partir de juillet.
