L’UDC a déposé mercredi son initiative populaire «pour la protection des frontières». Le texte exige la mise en place de contrôles systématiques aux frontières ainsi que des restrictions en matière d’asile.
Selon l'UDC, l'initiative «Stop aux abus de l'asile!» est munie de 110'000 signatures. Elle prévoit que les personnes qui entrent en Suisse soient systématiquement contrôlées aux frontières. Si cette mesure n'est pas compatible avec un accord international, le Conseil fédéral doit le renégocier. Si la négociation n'aboutit pas, la Suisse doit alors dénoncer cet accord.
Selon l'UDC, la criminalité explose
Des procédures simplifiées sont prévues pour les Suisses, les ressortissants étrangers titulaires d’un titre de séjour suisse valable pour une durée d’au moins un an et pour les frontaliers. L'entrée et l'asile ne seront pas accordés à des personnes arrivant en Suisse par un pays sûr. Le Conseil fédéral peut fixer un contingent de 5000 procédures d'asile par année au maximum.
Chaque année, des dizaines de milliers de «soi-disant demandeurs d’asile» affluent en Suisse, en traversant d'innombrables pays tiers sûrs. Les coûts et la criminalité explosent, écrit l'UDC dans un communiqué. Et d'estimer qu'il faut «mettre un terme à ce système abusif».
Les contrôles aux frontières sont efficaces, comme le montrent les exemples de l'Allemagne et l'Italie. De janvier à août 2025, le nombre de premières demandes d'asile y a diminué de moitié, souligne le président de l'UDC, Marcel Dettling, cité dans le communiqué.
Des prestations doivent être annulées
Le texte exclut également l'admission provisoire. Il n'y aura donc plus de «droit de rester», ce qui concerne notamment «les jeunes hommes d'Afrique, d'Afghanistan, d'Irak, de Syrie, de Turquie et des Balkans», avait déclaré Thomas Aeschi, président du groupe parlementaire UDC, lors de l'annonce du lancement du texte.
L'initiative demande également que la Confédération, en collaboration avec les cantons, s'assure que les personnes en situation irrégulière quittent la Suisse dans un délai de 90 jours. Passé ce délai, les prestations des assurances sociales et les contrats de travail doivent être annulés.
Avec cette initiative, la Suisse serait contrainte de renvoyer des personnes exposées à la torture ou à d'autres formes de traitements inhumains et cruels, dénonce Opération Libero dans un communiqué. Cela viole l'interdiction du refoulement, un principe fondamental des droits humains, estime l'organisation, et contrevient aux règles les plus fondamentales de la communauté internationale, à savoir le droit international impératif.
Par le biais d'une pétition, qui a pour l'instant récolté quelque 4000 signatures, Opération Libéro demande au Parlement d'assumer «sa responsabilité envers l'Etat de droit» et d'invalider totalement ou partiellement l'initiative.