Une vieille pratique rétablie?
En cas d'accord avec l'UE, Vera Weber craint un «retour au 19e siècle»

Vera Weber, directrice de la fondation Franz Weber pour la protection de la nature, craint que le nouvel accord avec l'UE permette à nouveau l'abattage rituel des animaux. La Confédération dément et assure que les règles suisses resteront en vigueur.
Publié: il y a 46 minutes
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Dernière mise à jour: il y a 29 minutes
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L'écologiste Vera Weber a peur que les accords avec l'UE mettent à mal la protection animale.
Photo: Philippe Rossier
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Tobias Bruggmann

Défenseuse de la nature et des animaux, Vera Weber a déjà mené de nombreux combats. Et souvent avec succès. La fondation Franz Weber pour la protection de la nature a notamment remporté l'initiative sur les résidences secondaires, et est parvenue à bloquer le projet controversé Ozeanium du zoo de Bâle. Que ce soit sous sa direction, ou sous celle de son père Franz Weber, la fondation peut se targuer d'avoir permis la préservation de nombreux cadres naturels du pays. 

Mais aujourd'hui, Vera Weber a un nouveau cheval de bataille: comme elle l'écrit dans l'éditorial du dernier numéro du «Journal Franz Weber», elle s'engage désormais contre les accords avec l'Union européenne (UE). Et plus particulièrement sur le fait qu'ils puissent déboucher sur la fin de l'interdiction de l'abattage rituel, en vigueur en Suisse depuis 1893.

Avec l'interdiction de l'abattage rituel, ce sont plusieurs méthodes de mise à mort des animaux qui ont été bannies de notre pays Depuis 1893, les mammifères ne peuvent être abattus que s'ils ont été étourdis avant la saignée. Or, pour Vera Weber, il existe un «réel danger que cette interdiction tombe». Elle met en garde contre un «retour au 19e siècle». Selon elle, un accord entre Berne et Bruxelles permettrait de reprendre le règlement de l'UE, plus permissif en la matière.

Aucun changement prévu, assure l'OSAV

«L'abattage rituel sans étourdissement pourrait être pratiqué dans les abattoirs, avance Vera Weber. Il s'agirait là non seulement d'une atteinte à la protection des animaux, mais aussi à notre démocratie!» Avant de nuancer: «Le Conseil fédéral aurait tout de même la possibilité réglementer les restrictions de son propre chef dans une ordonnance.» 

Mais dans les faits, qu'en est-il vraiment? Blick s'est renseigné auprès de la Confédération sur ce point. Effectivement, la question fait bel et bien partie de l'accord. Mais «le règlement permet aux Etats membres (ou, en l'occurrence, à la Suisse) de prévoir des règles nationales plus strictes en ce qui concerne l'étourdissement lors de la mise à mort», écrit l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), compétent en la matière.

Les règles en vigueur en Suisse ne sont donc pas un problème aux yeux de Bruxelles. La suppression de cette interdiction n'est donc aucunement sur la table, précise l'OSAV. «L'interdiction de l'abattage rituel doit être maintenue et les exigences en matière de protection des animaux ne seront pas diminuées.»

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