30 plants dans une armoire
Ce Genevois a été dénoncé par le service social pour avoir produit du cannabis

Un homme, qui bénéficie de l'aide sociale de l'Hospice générale, a été dénoncé à la justice genevoise au printemps pour avoir fait pousser du cannabis à son domicile. Il a été condamné à une amende.
Publié: 27.09.2023 à 13:08 heures
Une trentaine de plants de cannabis, dont huit en floraison, ont été découverts dans l'appartement d'un bénéficiaire de l'Hospice général à Genève. (image symbolique)
Photo: AFP
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Mathilde JaccardJournaliste Blick

Drôle de découverte pour les enquêteurs du service des enquêtes de l’Hospice général durant une visite à Genève en mai dernier: deux armoires remplies de plants de cannabis, apprend-on dans les colonnes de la «Tribune de Genève». Habituellement, ces visites ont pour objectif d’examiner les revenus, les charges, les biens immobiliers et mobiliers des bénéficiaires de l’aide sociale afin de prévenir tout abus ou tentative d’escroquerie.

Mais cette fois-ci, les inspecteurs sont tombés sur une trentaine de plants de chanvre dans cet appartement du quartier des Délices. Le quadragénaire, sans emploi, l’assure: ses récoltes couvrent uniquement sa propre consommation. On parle tout de même d’une production mensuelle de 120 à 150 grammes, soit environ 37 grammes par semaine, précise le quotidien genevois.

Ses explications n’ont pas convaincu l’Hospice qui a directement dénoncé l’homme au Ministère public. Une procédure pénale a été ouverte.

Des dénonciations minoritaires

Entendu par la procureure en charge du dossier, l’homme, qui perçoit environ 1900 francs nets d’aide sociale, insiste: il fume depuis son plus jeune âge et ne vend pas de stupéfiants. Cela n’a pas suffi: il a été condamné à une amende de 200 francs et devra aussi régler les frais de procédure à hauteur de 510 francs.

L’Hospice général est-il obligé de divulguer ses observations? Interrogé par nos confrères, il affirme qu’une loi (art. 33 LaCP) oblige leurs employés à dénoncer au Ministère public ou à la police des «crimes et délits poursuivis d’office». Dans ce cadre, l’institution a dénoncé 14 cas à la justice en 2022, contre 10 en 2021.

Toutefois, ces procédures sont minoritaires, précise le rapport annuel 2022 de l’Hospice général qui fait état de 46 plaintes: «Les actes délictueux visés sont majoritairement des obtentions illicites de prestations d’aide sociale, des escroqueries ou des faux dans les titres.»

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