Après un premier set concédé 6-3, le ton est monté entre Medvedev, connu pour ses sautes d'humeur, et le public de Bercy. Sifflé après avoir jeté sa raquette quand il a permis à Dimitrov de revenir de 5-2 à 5-5 dans la deuxième manche, le Russe a lancé à l'arbitre: «Je ne vais pas jouer quand ils sifflent.»
«Tu dois aller jouer. Plus tu arrêtes (de jouer), plus ça les énerve, plus ils sifflent», lui a répondu ce dernier. «Ils sont bêtes ! S'ils ne sifflent pas, je joue !», a repris Medvedev.
«Hé, vous (ne) sifflez pas, je joue les gars, mais fermez vos bouches, ok!», s'est-il adressé directement aux spectateurs. «Je ne joue pas comme ça ! Je n'ai rien fait pour qu'ils me sifflent», s'est entêté le N.3 mondial, titré en 2020 à Paris.
La discussion lui a finalement valu un avertissement pour dépassement de temps mais ne l'a pas empêché d'empocher la deuxième manche à sa septième balle de set.
Mené 5 jeux à 2 dans le troisième set, Medvedev a retardé l'échéance jusqu'au tie-break décisif et repoussé six balles de match – dont une au bout d'un échange de 47 coups – mais Dimitrov (17e) a fini par conclure à sa septième occasion, en un peu moins de trois heures.
Des doigts d'honneur
Une fois le match terminé, Medvedev ne semblait toujours pas avoir digéré l'incident: il a quitté le court en faisant des doigts d'honneur au public. Interrogé en conférence de presse après le match, le Russe a dit qu'il avait simplement «regardé ses ongles».
«Quand je jette ma raquette, j'ai le droit de me faire siffler, c'est une mauvaise réaction, a-t-il dit. Par contre, si je sers et qu'ils sifflent et applaudissent en même temps, c'est un peu bizarre.»
«C'est le public à Bercy, tout le monde le sait, tout le monde n'aime pas jouer ici. Je jouais beaucoup mieux à Bercy quand il n'y avait personne», a-t-il dit, mentionnant sa victoire en 2020 dans une édition à huis clos en raison de la pandémie de Covid-19. «Ici, avec moi, ça ne connecte pas».
Il reviendra
Attentif au projet de délocalisation du Masters 1000 parisien, notamment à la Paris La Défense Arena, il a assuré que même si le tournoi restait à Bercy, «il reviendrait».
«Paris-Bercy reste un tournoi légendaire, avec beaucoup de bons vainqueurs dont je fais partie et même si ça reste ici, je reviendrai et j'essaierai de faire de mon mieux», a-t-il conclu, estimant qu'il était toujours possible de «mettre le public de mon côté».
En huitièmes de finale, Dimitrov affrontera le Kazakh Alexander Bublik (33e), tombeur de Frances Tiafoe (14e) 6-3, 6-3 au premier tour et vainqueur du Chilien Nicolas Jarry (20e) 7-6 (7/3), 7-6 (7-3) au suivant.
Après les éliminations de Daniil Medvedev mercredi et de Carlos Alcaraz face au Russe Roman Safuillin mardi (6-3, 6-4), le no 1 mondial Novak Djokovic doit faire son entrée en lice dans l'après-midi, face à l'Argentin Tomas Martin Etcheverry (31e).
(AFP)