Marco Odermatt a déjà maudit à plusieurs reprises un passage bien particulier du «Birds of Prey»: le tronçon de départ extrêmement plat. L’an dernier, sur cette portion, le triple champion du monde n’avait enregistré que le 28e temps, avant de poser les bases de sa deuxième place finale derrière Justin Murisier grâce à sa technique exceptionnelle dans la pente raide. En 2022, le Nidwaldien avait également perdu le duel pour la victoire contre Aleksander Aamodt Kilde sur ces premières 26 secondes de course.
Après les deux premiers entraînements de cette semaine, Marco Odermatt a de nouveau reconnu qu’il n’était «pas aussi rapide dans la section de départ». «C’est pourquoi il était clair que mon technicien et moi devions passer à la vitesse supérieure», explique-t-il.
Le chef-d’œuvre du nouveau responsable
Jusqu’au printemps dernier, Chris Lödler était le principal responsable du service des skis de vitesse de Marco Odermatt. Comme Chris Lödler souhaitait réduire ses missions pour des raisons familiales, le chef de course suisse Marc Gisin a nommé Ivo Zihlmann comme seul speed-serviceman du quadruple vainqueur du classement général de la Coupe du monde. Après les entraînements de mardi et mercredi à Beaver Creek, Ivo Zihlmann a cherché comment optimiser les skis de Marco Odermatt.
Le résultat: Marco Odermatt a pu rivaliser avec les meilleurs glisseurs du monde, même dans la section de départ. Personne n’ayant réussi à le devancer dans les passages techniques, le Nidwaldien a pu célébrer sa 48e victoire en Coupe du monde à l’arrivée. Après son premier triomphe en descente à Beaver Creek, Marco Odermatt a chaleureusement embrassé son nouveau technicien Ivo Zihlmann. «Ivo a fait un travail fantastique. Depuis qu’il s’occupe de mes skis, il ne s'est jamais manqué. Après ma première victoire en super-G à Copper Mountain, il en a fêté une deuxième avec moi à Beaver Creek», raconte le champion.
«C’était absolument génial, mais…»
Hans Knauss, célèbre expert autrichien, a réagi après la troisième victoire de la saison de Marco Odermatt et la déception de la fédération autrichienne (Vincent Kriechmayr termine cinquième, meilleur Autrichien): «C’était absolument génial de voir comment Marco Odermatt a maîtrisé la pente raide. Mais à part ce coup de génie du Suisse, c’était la descente de Beaver Creek la plus ennuyeuse que j’aie jamais vue».
Le vainqueur de Kitzbühel en 1999 a plaidé mardi dans le podcast ski de Blick pour un rythme plus soutenu. Il estime également que les sauts comme le «Golden Eagle» devraient être plus élevés: «Les meilleurs descendeurs ont franchi près de 65 mètres sans problème. Cette fois, ils n’ont même pas atteint 30 mètres. C’est inadmissible, surtout que la piste a déjà été amputée d’environ dix secondes de course en raison du manque de neige».
Hans Knauss regrette aussi le travail de la caméra: «Pendant les Mondiaux 2015, nous avions des images spectaculaires. Cette fois, le réalisateur n’a même pas réussi à montrer l’extrême raideur après la section plate. C’est frustrant pour les coureurs, car leurs performances ne sont pas valorisées comme elles le devraient».
L’horrible chute
La course a également été marquée par la terrible chute du Slovène Rok Aznoh, 23 ans. Le numéro 58, champion du monde junior de descente 2023, a percuté la barrière de sécurité à 110 km/h après une erreur dans un virage.
Quelques heures plus tard, l’hôpital de Vail a communiqué les nouvelles. Malgré la violence du crash et la perte de son casque, Rok Aznoh s’en est sorti sans blessures graves à la tête ou au cou. Cependant, son ligament croisé antérieur du genou droit est déchiré et son ménisque endommagé. L’hiver olympique est donc terminé pour le skieur.