La promotion en National League reste un sujet épineux pour les clubs de Swiss League. Même les formations les plus ambitieuses voient leurs chances d’accéder à l’élite fortement compromises par la réglementation en vigueur. Un exemple? Lors des séries de promotion/relégation, le club de National League bénéficie non seulement de l’avantage du terrain, mais peut aussi aligner jusqu’à quatre joueurs étrangers.
Aucun souci pour l’équipe de National League, qui compte de toute façon au moins six étrangers sous contrat. En revanche, la situation est bien plus délicate pour le champion de Swiss League, limité à deux étrangers durant la saison. Recruter des renforts supplémentaires en prévision d’une éventuelle série de promotion relève alors du risque économique majeur.
Face à cette situation, les formations les plus ambitieuses de Swiss League cherchent des solutions. Ils ont mis au point un plan de solidarité qu’ils espèrent faire approuver par la majorité avant le début de la saison.
Une réponse au cas Ajoie?
Désormais, les clubs candidats à la promotion ne pourront plus céder leurs joueurs étrangers à des formations de National League une fois éliminés des playoffs, comme c’était possible jusqu’ici via une licence B. Ces éléments ne pourront être transférés qu’au champion de Swiss League, pour renforcer ce dernier en vue des matches de promotion. La deuxième division exige à ce titre que la première garantisse un délai de 48 heures pour permettre de tels transferts.
Cette initiative est aussi une réponse implicite aux pratiques d’Ajoie, lanterne rouge quasi-permanente de National League, qui a régulièrement exploité les failles du règlement. Le club jurassien a en effet cédé plusieurs fois ses excédents de joueurs à une équipe de Swiss League ne souhaitant pas monter, afin de l’aider à éliminer un concurrent sérieux à la promotion.
Une manœuvre qui a parfaitement fonctionné la saison dernière. Olten a ainsi éliminé en quart de finale le grand favori La Chaux-de-Fonds avec l’aide de joueurs prêtés par Ajoie. Olten n’était pas éligible à la montée, n’ayant pas obtenu les conditions nécessaires pour engager son entraîneur souhaité, Christian Wohlwend, libéré par Ajoie. L’année précédente, en revanche, La Chaux-de-Fonds s’était vu refuser le droit de monter, mais avait de son côté reçu des joueurs d’Ajoie pour affaiblir la concurrence désireuse de promotion, et avait remporté le titre de champion de Swiss League avec autorité.
Vers plus de clubs candidats à la promotion?
Une riposte est désormais en préparation. Pour qu’elle soit efficace, davantage de clubs doivent exprimer clairement leur volonté de monter. Dans les coulisses, on parle d’un groupe prêt à se lancer dans la course: en plus du champion en titre Viège et de La Chaux-de-Fonds, Sierre, Bâle et Olten (qui compte désormais Wohlwend sur son banc) auraient des ambitions de promotion.
Ensemble, ils pourraient former un groupe solide, capable de s’appuyer sur des étrangers de qualité mis en commun. Viège, lors de la dernière série de promotion face à Ajoie, s’est incliné 4-1, notamment à cause d’un manque de joueurs étrangers dû à des blessures.
Une unité difficile à atteindre
Toutefois, il sera difficile de rallier l’ensemble des clubs de Swiss League à cette stratégie. D’abord, certains, comme Coire ou le promu Arosa, ont fait le choix de jouer sans étrangers. Ensuite, l’équipe affiliée aux ZSC Lions, les GCK Lions, ne peut disposer librement de ses étrangers, dont les licences secondaires sont contrôlées par Zurich – notamment en raison de la Ligue des champions.
Enfin, pour des clubs au budget modeste et sans ambition de promotion, comme Winterthour ou Thurgovie, il reste intéressant de retirer leurs étrangers de l’effectif à la fin de la saison, tout en leur offrant la possibilité de disputer les playoffs de National League comme joker. C’est ce qu’ont fait la saison passée Allan McShane (Winterthour), qui a joué trois matches de playoffs avec Davos, et Daniel Ljunggren (Thurgovie), qui a disputé onze rencontres avec Fribourg.