Gaffe espagnole à «Laussane»
«On ne va pas changer tous les panneaux de la ville»

Si Lausanne ne va pas accueillir de match de l'Euro 2025, il pourra quand même goûter à la fête. L'équipe d'Espagne, championne du monde en titre, loge dans la capitale olympique. Reportage dans la ville qui s'est parée de rouge et or.
Publié: 01.07.2025 à 19:16 heures
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Dernière mise à jour: 01.07.2025 à 19:20 heures
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Émilie Moeschler, conseillère municipale en charge des sports et de la cohésion sociale de la ville de Lausanne (à gauche), a reçu un maillot de la part d'Alexia Putellas.
Photo: Ville de Lausanne | Marino Trotta
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Matthias DavetJournaliste Blick

L'endroit est le bon. Non pas car le nom du stade, en hommage à l'ancien président du CIO Juan Antonio Samaranch, sonne espagnol. Plutôt parce que deux immenses drapeaux rouge, jaune et rouge flottent aux côtés de ceux du canton de Vaud et de la ville de Lausanne. Durant cet Euro 2025, l'équipe d'Espagne a pris ses quartiers dans la capitale olympique et espère y rester jusqu'au 27 juillet au moins, jour de la finale.

Ce mardi, les portes du stade de Vidy sont néanmoins cloisonnées. La veille, l'entraînement était ouvert au public et de nombreux fans et curieux se sont donné rendez-vous dans les tribunes. Clairement, l'Espagne a la cote à Lausanne. Dimanche, pour son arrivée en terres vaudoises, la Roja avait déjà été accueilli par une belle foule à l'entrée de son hôtel, le modeste Royal Savoy et sa nuit à 333 francs minimum.

Parmi les personnes présentes, il y avait également Émilie Moeschler, conseillère municipale à Lausanne, en charge des Sports et de la Cohésion sociale. Le lendemain, la socialiste s'est vue remettre un maillot de la sélection floqué… «Laussane 10». «J'ai été très touchée de rencontrer les capitaines, la sélectionneure et la directrice du football féminin. J'ai passé un bon moment, atténue la politicienne. Le cadeau était plus important que la manière dont était épelé Lausanne. Mais je crois qu'on ne va quand même pas changer tous les panneaux de la ville pour l'écrire autrement (sourire).» Aucun incident diplomatique, donc.

Une température espagnole

Ce mardi, tout était plus calme du côté du stade Juan-Antonio-Samaranch. Alors que l'entraînement se déroule à huis clos, le chauffeur suisse du car espagnol cherche l'ombre. «Pour l'instant, tout va bien, même si j'aurai dû être en vacances», sourit-il avec un léger accent alémanique. Problème: l'équipe d'Espagne fait partie des favorites dans cette compétition et il y a de belles chances que le chauffeur doive retarder son congé.

L'équipe d'Espagne loge au Royal Savoy de Lausanne.
Photo: keystone-sda.ch

Toujours devant l'enceinte, une journaliste espagnole se plaint de la chaleur. «On se croirait en Espagne», rigole Sara Gutiérrez de RTVE, l'équivalent de la RTS en terres ibériques. Elle nous explique aussi qu'une quarantaine de journalistes de son pays sont attendus pour le tournoi. «Il y a eu un immense engouement après le titre de championne du monde», explique celle qui était en Australie et en Nouvelle-Zélande pour le sacre mondial voilà deux ans. La demande est tellement grande autour de la Roja que Blick repart sans la moindre interview, les joueuses étant trop sollicitées.

Un restaurant italien aux couleurs ibériques

Alors que les championnes du monde enchaînent les interviews, nous prenons la direction de leur hôtel. En face du Royal Savoy, un restaurant italien, le Piazza San Marco, se démarque. Planté fièrement sur la terrasse, un drapeau espagnol flotte. Et ce alors que la Roja va affronter les Transalpines lors du dernier match du groupe B. Un traître à la nation? «C'est simplement que je suis espagnol, révèle Jaime, le patron de l'enseigne. C'est extraordinaire et ça impressionne d'avoir des championnes du monde en face de chez nous.»

Si ce mardi midi, la paella n'a pas encore remplacé les spaghettis carbonara, Jaime s'est dit prêt à faire des concessions. «J'ai discuté avec des membres du staff qui m'ont dit qu'ils essayeraient de passer, explique le Galicien d'origine. Pour les joueuses, ça risque d'être plus compliqué. Je laisse la responsabilité à l'hôtel concernant leurs repas (rires).» Jaime le promet toutefois: «Si elles sont championnes d'Europe, je leur offre les bières!» Le chemin jusqu'au 27 juillet est toutefois encore long. Beaucoup plus en tout cas que le chemin pour se rendre au Royal Savoy, puisqu'il suffit de traverser la route depuis le Piazza San Marco.

«Une fierté et une chance» pour Lausanne

Dans le hall de l'hôtel, il est facile de croiser les joueuses qui se rendent au repas. Toutefois, le couloir qui mène jusqu'à leur partie de l'établissement est protégé par deux agents de sécurité. Et même les clients du Royal Savoy n'ont pas de laissez-passer vers cette partie. Par contre, les nombreux membres du staff et leurs habits espagnols peuvent sans souci passer à travers le personnel.

Double Ballon d'or, Alexia Putellas (au centre) est la star de l'équipe d'Espagne.
Photo: keystone-sda.ch

Au total, ils sont une soixantaine de membres de la délégation à avoir investi le bâtiment. Une dizaine d'entre eux a rejoint Émilie Moeschler en fin d'après-midi pour inaugurer des panneaux au Flon qui retrace le parcours de l'Espagne à la Coupe du monde 2023.

«C'est une chance que les championnes du monde en titre aient choisi Lausanne pour s'établir, appuie la conseillère municipale. Il s'agit également d'une équipe qui a un parcours important concernant les questions d'égalité dans le football. Ce sont des figures de la lutte pour le droit des femmes dans le sport.»

Même si Lausanne a décidé de retirer sa candidature pour l'accueil des matches, la ville peut quand même vivre cet Euro féminin différemment. «Il y aura notre fan zone et fun zone à Ouchy, rappelle Émilie Moeschler. Et d'accueillir l'Espagne nous offre un lien particulier avec ce Championnat d'Europe. Cela nous rend fier qu'elles aient choisi la capitale olympique pour s'entraîner.» C'est toutefois vers une autre capitale, celle de la Confédération, que la Roja va migrer ce jeudi pour vivre son premier match de l'Euro, face au Portugal. Et avec Émilie Moeschler dans les gradins.

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