Ce qui devait être une affiche phare du championnat libyen s’est transformé en scène de chaos mercredi soir à Tripoli. Le duel tant attendu entre Al-Ahli et Al-Ittihad, deux rivaux historiques de la capitale, n’a duré qu’un peu plus d’une demi-heure avant de basculer dans la violence.
La rencontre, tendue dès le coup d’envoi, a dégénéré à la 39e minute après l’ouverture du score par Nawfel Zerhouni. L’international marocain a marqué pour Al-Ittihad d’un coup franc magistral, déclenchant aussitôt une série d’accrochages virulents entre joueurs. L’arbitre, dépassé par l’ampleur de la situation, a mis fin prématurément au match alors que la première période n’était pas encore achevée.
Une nuit de violences dans la capitale
Initialement prévu sans public, le match s’est tout de même disputé devant des tribunes occupées illégalement par des groupes de supporters. Malgré les restrictions, plusieurs dizaines de personnes ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du stade, et des rixes ont éclaté dans les gradins peu après l’interruption du jeu. En pleine confusion, joueurs et encadrants ont dû quitter précipitamment le terrain, certains trouvant refuge dans les vestiaires, d’autres quittant les lieux sous escorte.
Mais les tensions ne se sont pas arrêtées aux limites du stade. Une fois la rencontre avortée, des scènes de violence se sont poursuivies dans les rues avoisinantes. Les médias libyens font état de véhicules incendiés, de tirs d’armes à feu et de débordements qui ont duré jusqu’au petit matin. Les images relayées sur les réseaux sociaux témoignent d’un climat insurrectionnel, qui a choqué au-delà des frontières du pays.
Les deux clubs, par la voix de leurs directions respectives, ont rapidement réagi en publiant des déclarations officielles condamnant fermement les actes de violence. Al-Ahli comme Al-Ittihad appellent à des sanctions exemplaires et réclament une enquête indépendante pour déterminer les responsabilités. Le football libyen, déjà fragilisé par le contexte politique et sécuritaire du pays, s’enfonce un peu plus dans l’instabilité.