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Vartan Sirmakes est le CEO et copropriétaire de la marque de montres de luxe Franck Muller.

Photo: BENJAMIN SOLAND

Alain Kunz

Le Stade Lausanne Ouchy est-il la bête noire du FC Sion? Avant le match retour du barrage de promotion-relégation, c'est clairement une théorie qu'il ne faut pas écarter. Les Stadistes sont sortis vainqueurs des trois dernières confrontations entre les deux clubs.

Le 16 septembre 2017, les Valaisans ont été éliminés de la Coupe de Suisse par le SLO – à l'époque où le club évoluait en Promotion League. Le score: 2-1 après prolongations. Quatre ans plus tard, l'histoire se répète. Mais cette fois-ci, c'est une véritable claque qui met fin brutalement aux rêves sédunois de remporter une 14e Coupe de Suisse (4-0).

Et ce samedi, les Lausannois ont à nouveau joué un sale tour au FC Sion. À Tourbillon, la troupe d'Anthony Braizat s'est imposée (0-2) lors du match aller du barrage de promotion-relégation. Les Valaisans sont, de leur côté, à 90 minutes (voire plus) d'une culbute en Challenge League.

«On est en bout de course»

Et beaucoup de monde se demandent ce que va devenir Christian Constantin en cas de relégation. «C'est de toute façon ma dernière année. Qu'elle soit en première division ou en Challenge League, ça ne change pas grand-chose. Je dois finir des contrats et on est de toute façon en bout de course ici», lâchait un président quasi-résigné après la défaite à Tourbillon.

Deux multimillionnaires

Aujourd'hui, c'est un magnat de l'immobilier au coude du Rhône et il prétend posséder des terrains d'une valeur de plus d'un milliard de francs. Sa fortune est estimée à 325 millions de francs selon «Bilan».

De l'autre côté, il y a Vartan Sirmakes, qui fabrique des montres de luxe. Il a le même âge que «CC» et est co-fondateur, PDG et actionnaire du groupe Franck Muller, basé à Genthod (GE). Cet Arménien d'origine a, comme son homologue sédunois, chopé le virus du football. Il préside et possède le SLO, qu'il a sauvé de la faillite en 2019 et a conduit en Challenge League.

Peu d'espoir avant la confrontation

Avant la première confrontation, «CC» était clair: «Le SLO est clairement favori! Même un aveugle peut le voir. Notre évolution est catastrophique. Depuis les histoires sur les décisions arbitrales, l'équipe est paralysée. En plus, nous avons de nombreuses blessures. Je ne vois pas comment nous pourrions faire face à une équipe pleine de confiance qui n'a pas perdu depuis sept matches.»

«Sion peut sembler un peu fatigué. Mais c'est une équipe de Super League! Il n'y a pas de question à se poser sur qui est favori! Même si un barrage peut aller dans tous les sens», souriait Vartan Sirmakes avant la rencontre.

L'imbroglio yverdonnois

Le duel est également exacerbé par le fait que les deux clubs ont un intérêt commun: à savoir que le promu Yverdon se voit retirer sa licence en Super League. Ils joueraient alors tous deux en première division la saison prochaine. Dimanche, Christian Constantin menaçait même d'attaquer la Swiss Football League en justice, afin de faire tomber Yverdon. Vartan Sirmakes ne voulait pas tomber dans ces rumeurs avant le match aller. «Je n'en sais rien. On jouera comme si de rien n'était. Nous voulons disputer ce duel et nous voulons absolument le gagner afin d'être promus sur le terrain.»

Il y a quelques mois, Christian Constantin avait autorisé YS a joué dans son stade en Super League. Le Stade municipal dans le Nord vaudois est le cœur de ce conflit de licences. «J'ai donné mon accord en tant que locataire du stade il y a des mois, pour que Yverdon puisse jouer à Tourbillon, et je leur ai même rappelé par écrit de ne pas oublier d'obtenir l'autorisation du canton et de la police. Si cela leur a échappé, c'est leur problème. Et s'ils obtiennent malgré tout une licence, c'est un scandale. Mais je n'ai aucun moyen d'agir contre cela.» Sauf que depuis, le président du FC Sion a changé d'avis et menace donc de passer devant la justice.

Super League 24/25 - Championship Round