«Sa réaction quand je l'ai appelé pour lui dire que je le prenais? Il n'a rien dit pendant dix secondes!», a balancé Murat Yakin jeudi dernier au sujet de Christian Witzig, le «petit nouveau» de l'équipe nationale. Le Thurgovien de 23 ans a répondu à son sélectionneur ce lundi, pour sa première conférence de presse, en indiquant qu'il n'était pas tout à fait d'accord avec le timing énoncé par son boss des deux prochaines semaines.
Dix secondes? Plutôt quatre ou cinq!
«J'ai lu qu'il avait dix que j'avais été muet dix secondes, mais je ne crois pas que c'était aussi long. Je dirais plutôt quatre ou cinq. Mais c'est vrai que les mots m'ont un peu manqué, j'avoue!», s'est défendu le nouveau venu, en faisant mine d'être effronté. Mais ce fils de pasteur est tout de suite redevenu très sage, avouant avoir été «choqué» et «surpris» par le téléphone.
«J'étais à Bruges avec Saint-Gall, c'était le matin de notre match de Conference League», a-t-il souligné, expliquant que ses coéquipiers étaient très fiers de lui, ce qui ne les a toutefois pas empêchés de se faire dérouiller le soir-même en Belgique (6-2). «Je dois encore leur payer une tournée, c'est normal pour une première convocation», a ajouté Christian Witzig, qui n'a pas eu besoin de faire un grand trajet ce lundi, puisque le rassemblement de la Nati avait lieu à Saint-Gall, chez lui.
Son père a acheté des billets immédiatement
«J'ai été bien accueilli ce lundi, c'était sympa. Je suis encore un peu fatigué du match de dimanche contre Servette, mais ça va», a expliqué le nouveau venu qui aura peut-être l'occasion de fêter sa première cape, soit samedi en Serbie, soit mardi à Saint-Gall contre le Danemark. «C'est vrai que ce serait spécial de jouer ce match ici, dans mon stade. Mon père a d'ailleurs acheté des billets sans que je le sache dès que j'ai été sélectionné», a-t-il expliqué dans un sourire. Le paternel ne savait visiblement pas que les joueurs de la Nati avaient droit à des billets via l'ASF, mais il l'aura donc appris pour la prochaine fois... s'il y en a une bien sûr.
Christian Witzig est en effet un néophyte en équipe de Suisse avec les A, mais il a déjà porté le maillot rouge à croix blanche en juniors. «Je n'ai plus été appelé depuis les M17», explique-t-il. Aujourd'hui âgé de 23 ans, y croyait-il encore? «Oui, mais ce n'était pas une obsession. J'étais concentré sur le fait de devenir un joueur établi en Super League. J'étais un supporter de la Nati, ça c'est sûr! J'ai suivi l'Euro cet été et encouragé l'équipe comme si j'avais 8 ou 10 ans», a-t-il franchement rigolé.
Gamin, il portait le maillot de Tranquillo Barnetta
Tiens, d'ailleurs, qui était son joueur préféré quand il était petit? «J'avais le maillot de Tranquillo Barnetta», a-t-il révélé, comme une évidence, tant le milieu offensif était une figure appréciée et une référence du côté de Saint-Gall et des environs.
Ce lundi, le Thurgovien a dû se présenter au staff et aux autres joueurs vu qu'il ne connaissait que Fabian Rieder, son ancien coéquipier avec la Nati M17. Il avait également joué avec Becir Omeragic, mais le Genevois est forfait pour ce rassemblement, tout comme Denis Zakaria. «Je dois me faire ma place. C'est une première convocation, je connais mon rôle. Je suis là pour recevoir des conseils des grands joueurs que je rejoins et apporter ce que je peux. J'ai de l'énergie, de l'envie et je mets le tout à disposition de la Nati.»