La Coupe du monde M17 au Qatar se déroule pour la première fois avec 48 équipes. Ce qui induit que l'équipe de Suisse disposait de 44 adversaires potentiels en seizièmes de finale, après s'être elle-même retirée du total, comme ses adversaires de la phase de groupes: la Côte d'Ivoire, la Corée du Sud et le Mexique. Comment donc se préparer de la manière la plus optimale possible? Si certaines nations, comme la France ou le Portugal, tentent d'envoyer le plus d'émissaires possible aux rencontres des équipes pour mâcher un peu le travail, la Nati a opté pour une autre stratégie.
«Il y a trop d'équipes et de matches pour envoyer quelqu'un partout», commente le sélectionneur helvétique Luigi Pisino. «Nous recevons des informations, Francesco Gabriele, qui est le responsable des équipes suisses juniors, tournent aussi pour voir des matches. Ça nous donne une certaine tendance sur des équipes. Mais on ne peut pas anticiper le potentiel adversaire. Donc, de toute façon, on va s'adapter dès qu'on aura l'information. On saura être réactifs», assure le Genevois.
«C'est hyper excitant pour les coachs»
Car le modèle de cette Coupe du monde à 48 équipes a de spécial que rien n'est figé quant à la suite des opérations. Les premiers, deuxièmes et troisièmes (les 8 meilleurs se qualifient) de chaque groupe sont classés dans leur catégorie. Ensuite, il a été décidé que le meilleur vainqueur de groupe affrontera en seizièmes de finale le 8e meilleur troisième, que le deuxième vainqueur jouera le 7e classé chez les troisièmes, et ainsi de suite. En une phrase: l'équipe de Suisse devra attendre la soirée de mardi et la fin des rencontres de groupes pour connaître son adversaire. Mais aussi le jour du match (14 ou 15 novembre).
Si ce format n'est pas des plus arrangeants pour se préparer, il n'en demeure pas moins stimulant grâce à son incertitude. «C'est hyper excitant pour les coachs, assure le sélectionneur suisse. On a envie d'être sur le terrain et de combattre. Cela crée toute une énergie qu'on a envie d'utiliser positivement.»
Théodore Pizarro pourra-t-il jouer le 16e?
La Nati l'assure donc: elle sera prête, qu'importe l'adversaire qu'elle aura face à elle. Les Suisses pourront en outre s'appuyer sur leur phase de groupes, qui les a vu affronter trois adversaires au profil complètement différents. «À mon avis, on a eu la meilleure préparation possible», se réjouit Luigi Pisino, après la victoire de l'équipe de Suisse 3-1 face au Mexique, synonyme de première place dans le groupe F. «Dans notre poule, il y avait trois excellents adversaires. On a joué trois matches qui étaient tous difficiles. Donc, pour la suite, on sait qu’on a eu une bonne préparation. Et surtout, il fallait mériter cette première place. On a montré nos forces, notre mentalité. Maintenant, on arrive dans les matches à élimination directe. On sait comment c’est. À nous d’être intelligents, malins, bien préparés, et de s’appuyer sur les valeurs qui nous ont permis d’arriver jusqu’ici», appuie l'ancien coach de Servette M21.
Lui et son staff ont d'ailleurs connu un lundi après-midi parfait. En effet, le rapide avantage de deux buts obtenu par leur équipe leur a permis de reposer certains cadres tout en donnant du temps de jeu à d'autres éléments qui pourraient s'avérer important par la suite. Aleksandar Sekulic a par exemple effectué ses premières minutes, alors qu'Ethan Bruchez a pu disputer 30 minutes qui doivent lui permettre de monter en puissance. De son côté, Adrien Llukes, titulaire lors des deux premières journées, a eu droit à un jour de congé en restant sur le banc.
«Malgré les absents, j'ai encore un très bon groupe à disposition», se félicite Luigi Pisino, qui pourrait cependant devoir gérer un souci au poste de gardien. En effet, le Vaudois Théodore Pizarro s'est violemment tordu la cheville à la 90e minute de jeu, en retombant mal après une sortie aérienne. «C'est embêtant, on espère que ce n'est pas trop grave», commente-t-il. Une chose est sûre, en cas d'absence du portier de Freiburg, ce n'est pas l'attaquant Nevio Scherrer qui prendra place entre les poteaux comme il l'a fait lors du temps additionnel face au Mexique.