Si plusieurs anciens participants de la Coupe du monde M17 s’accordent à dire que cette compétition «peut être un tournant dans une carrière», nul doute qu’aujourd’hui, cela vaut dans les deux sens. Le Mondial peut autant propulser un talent vers le sommet que rester, pour d’autres, l’unique moment fort de leur parcours.
Et l’équipe de Suisse, championne du monde en 2009, peut en témoigner. Si Granit Xhaka, Ricardo Rodriguez ou encore Haris Seferovic ont atteint et performé avec les A, la route a été bien plus compliquée pour bon nombre de leurs coéquipiers.
Quelques joueurs ont rapidement disparu
Aucun des trois gardiens n’a, par exemple, franchi les portes de la grande équipe nationale. Joël Kiassumbua, aujourd’hui à l’YF Juventus en 1re Ligue, a finalement opté pour la sélection de la RD Congo. Benjamin Siegrist, remplaçant au Genoa, compte une sélection avec les M21, vice-champions d’Europe en 2011. Raphaël Spiegel, désormais en deuxième division américaine, en compte trois.
Chez les défenseurs, outre Ricardo Rodriguez, un autre joueur s’est fait une place en sélection: Frédéric Veseli. Ce n’est toutefois pas avec la Nati que le natif de Renens — qui évolue aujourd’hui en Serie B — a disputé 44 rencontres internationales, mais pour l’Albanie. Charyl Chappuis a, lui aussi, tourné le dos à la Suisse pour représenter la Thaïlande, le pays de sa mère, où il évolue depuis 2013. De son côté, Bruno Martignoni n'a jamais percé en pro et évolue en 1re Ligue. André Gonçalves joue lui actuellement un cran plus bas en 2e Ligue inter. Sead Hajrovic, Janick Kamber et Robin Vecchi ont eux tous rangé les crampons, après des trajectoires bien différentes les unes des autres.
Le talent ne fait pas tout
Au milieu de terrain, Pajtim Kasami (Winterthour) et — surtout — Granit Xhaka (Sunderland) ont su tirer leur épingle du jeu en club comme en équipe nationale après le Mondial 2009. Oliver Buff (retraité) a, lui, vu son aventure avec la Nati s’arrêter aux M21, mais compte tout de même 148 apparitions en Super League. Soit bien plus qu’Igor Mijatovic (2, retraité), Maik Nakic (0, retraité) ou Kofi Nimeley (0, retraité).
Reste les attaquants. Et c’est sans doute dans ce secteur que la cuvée 2009 fut la plus brillante. Si tous n’ont pas connu la carrière d’Haris Seferovic (United FC, 93 sélections A), certaines trajectoires imposent tout de même le respect. Comme celle de Roman Buess (Winterthour), qui n’a pas porté le maillot national, mais totalise près de 400 matches de Super League et de Challenge League réunis. Matteo Tosetti (FC Locarno) possède un bilan pratiquement similaire.
Enfin, Nassim Ben Khalifa (Avispa Fukuoka) a, lui, revêtu à quatre reprises la tunique helvétique, sans jamais confirmer les immenses espoirs placés en lui. Le parcours du Vaudois, riche en rebondissements — Grasshopper, Young Boys, Eskisehirspor (Turquie), KV Mechelen (Belgique), Lausanne, Saint-Gall, Tunis et Sanfrecce Hiroshima —, illustre parfaitement les chemins sinueux que peut prendre une carrière née sous les projecteurs d’un Mondial M17.