«Quand novembre approche, il y a mon anniversaire et celui de cette victoire. C’est inoubliable, pour moi, mes proches et mes coéquipiers», commente Frédéric Veseli quand on lui parle de la Coupe du monde M17 remportée par l'équipe de Suisse en 2009 au Nigéria.
À l'époque, l'équipe de Suisse avait surpris son monde en soulevant le trophée mondial. Et ce au terme d'un parcours prodigieux. Les Suisses avaient remporté leur phase de groupes en battant le Mexique (2-0), le Japon (4-3) et - surtout - le Brésil de Casemiro, Philippe Coutinho et Neymar (1-0). «Le tournant de la compétition», souffle le Vaudois.
Un parcours qui force le respect
En huitièmes de finale, ce fut au tour de l'Allemagne de s'avouer vaincue (4-3 après prolongations). L'équipe de Dany Ryser a ensuite sorti l'Italie en quarts (2-1), avant de surclasser la Colombie (4-0) et de battre le Nigéria chez lui lors d'une finale disputée devant plus de 60'000 spectateurs (1-0). «Au départ, on s’est dit qu’on n’avait rien à perdre. Mais sur place, on a surtout joué notre jeu, la tête libre. On était confiants, sans calcul», se souvient le natif de Renens, alors capitaine de l'équipe.
«On avait un super groupe, vraiment soudé, avec des joueurs de cultures et de clubs différents. Tout ça a été bien géré par le coach, qui est très intelligent et compétent. Le staff, le groupe, les joueurs: c’est ce mélange qui a fait notre succès, en plus du talent individuel», révèle l'actuel défenseur central de Südtirol, en Serie B italienne.
5833 jours plus tard
D'ailleurs, selon lui, qu'est-ce qui fait qu'il a eu une carrière professionnelle contrairement à plusieurs de ses anciens coéquipiers qui ont malheureusement disparus des radars après ce titre mondial? «C’est le grand mystère. J’étais déjà dans un gros club à l’époque, mais je n’ai pas fait une énorme carrière. Par contre, j’ai eu de la résilience. Il y a eu beaucoup de moments difficiles, des doutes, des envies d’arrêter. Mais cette résilience et cette motivation à ne jamais lâcher m’ont permis d’avancer et de me relancer», répond-il, confiant, au passage, toujours être en contact avec le sélectionneur de l'époque. «On se parle au moins une fois par année.»
5833 jours après le sacre de l'équipe de Dany Ryser, la Suisse fait son retour dans la compétition. La formation de Luigi Pisino lance sa campagne au Qatar ce mardi, en affrontant la Côte d'Ivoire. Quel conseil donner aux jeunes Suisses qui espèrent marcher sur ses traces et celles de Granit Xhaka, Ricardo Rodriguez, Haris Seferovic et les autres? «De profiter de l’expérience, d’en emmagasiner le maximum. C’est super bien organisé, ça prépare au foot pro. Certains jouent peut-être déjà à haut niveau, mais c’est un avant-goût de ce qu’ils peuvent vivre s’ils réussissent leur carrière. Et surtout, de comprendre que ce n’est qu’un début. Certains iront plus loin, d’autres non, mais humainement, c’est incroyable», souffle le Vaudois qui croisera forcément les doigts pour l'équipe de Suisse.
«Je vais essayer de regarder leurs matches si j’ai le temps. Ça va me rappeler de super souvenirs.»