Il fait beau à Jerez de la Frontera, en Espagne, et l’ambiance dans les rangs de l'équipe de Suisse semble tout aussi agréable. C’est du moins ce qu’affirment les protagonistes de ce stage d'entraînement en Andalousie. Un vent de fraîcheur souffle sous la houlette du nouvel entraîneur Rafel Navarro (39 ans).
«Les premières impressions sont très positives. Nous faisons beaucoup de jeux de position, beaucoup de conservation du ballon dans un espace restreint. Rafel Navarro accorde énormément d’importance aux détails et peut parfois se montrer très pointilleux», explique la capitaine Lia Wälti (32 ans), arrivée au camp avec une légère blessure musculaire. «Nous avons déjà pu apprendre beaucoup de choses. Mais c'est plaisant.»
Plus de plaisir qu'avec Pia Sundhage?
Lia Wälti élude la question de savoir si le plaisir s’était récemment perdu à l’entraînement sous la direction de Pia Sundhage (65 ans): «Chaque entraîneur, chaque entraîneuse a sa propre philosophie.» Le fait que la majorité de l’équipe n’ait pas souhaité poursuivre la collaboration avec Pia Sundhage est un secret de polichinelle.
La possibilité de faire ses adieux dignement à l’équipe a été refusée à la Suédoise, au vu du timing de l'annonce de la séparation. «Il y a rarement de véritables adieux dans le football, car tout va souvent très vite», explique Lia Wälti. De nombreuses joueuses l’auraient toutefois contactée pour la remercier. «Nous avons vécu un été historique ensemble. Grâce à elle aussi, nous avons passé de très bons moments», poursuit la milieu de terrain.
Le point sur son nouveau départ à Turin
Au niveau du club également, Lia Wälti a connu un grand changement. Cet été, elle a quitté Arsenal, vainqueur de la Ligue des champions, pour rejoindre l’Italie après sept années passées à Londres. «Mon instinct m’a dit que le moment était venu d’envisager un changement», explique Lia Wälti. L’Euro lui a montré qu’elle aimait toujours profondément jouer au football et qu’elle appréciait avoir une influence importante sur une équipe. «À la Juventus, l’ensemble du package me convenait.»
En Italie, elle s’est bien adaptée après quelques semaines turbulentes, durant lesquelles il a fallu régler de nombreuses questions d’organisation. «La météo est bonne, la nourriture aussi.» Lia Wälti savait que ce changement représenterait une forme de recul sportif: l’importance du football féminin en Italie n’est pas comparable à celle qu’il a acquise en Angleterre. «À Arsenal, nous avions les standards les plus élevés.»
Mais la plus grande différence, selon Lia Wälti, ce sont les supporters: «En Italie, seuls quelques matchs rassemblent plus de 1000 à 2000 spectateurs.» L’Emmentaloise espère que, grâce au succès de l’équipe nationale italienne à l’Euro (qualification pour les demi-finales), la ligue connaîtra dans les prochaines années un élan similaire à celui qu’a connu l’Angleterre après l’Euro 2022 disputé à domicile.