La Suédoise voulait rester jusqu'en décembre
Pia Sundhage, partie sans avoir pu dire au revoir

Le doute planait encore, mais la conférence de presse de ce mardi l'a levé: Pia Sundhage n'a pas eu la possibilité d'honorer son contrat avec la Nati, lequel courait jusqu'au 31 décembre. Elle a bien été relevée de ses fonctions.
Publié: 19:29 heures
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Dernière mise à jour: il y a 55 minutes
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Pia Sundhage a eu la visite des représentants de l'ASF à Stockholm ces derniers jours. Elle en est ressortie déçue.
Photo: TOTO MARTI
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Le nom de Pia Sundhage a été le grand absent des premières minutes de la conférence de presse de présentation de son successeur, Rafel Navarro, ce mardi à Muri. Comme si l'ASF voulait passer à autre chose le plus rapidement possible et éloigner l'ombre de la Suédoise. Il n'a pourtant échappé à personne du côté de la Fédération suisse que l'onde de choc suivant la non-reconduction du contrat de la sélectionneure nationale a été grande auprès de la population suisse.

La décision de l'ASF a en effet été très mal accueillie par le grand public, qui avait appris à aimer Pia Sundhage lors de l'Euro, ce tournoi enchanté au coeur de l'été. La technicienne a su en jouer, et elle a grandement bénéficié du fait que peu de monde, parmi la population, ne s'est intéressé aux matches de la Nati féminine en dehors de ce merveilleux mois de juillet. Murat Yakin n'a pas eu cette indulgence, très loin de là, lorsque son équipe de Suisse galérait lors des matches de qualification...

Pia Sundhage était appréciée du peuple suisse

Mais voilà, la réalité est la suivante: Pia Sundhage était très appréciée par le peuple suisse, qui s'est entiché de cette ancienne joueuse devenue sélectionneure, alors même qu'elle ne parlait aucune langue nationale et n'habitait pas en Suisse. Son style, sa personnalité, sa communication et le fait d'avoir atteint les quarts de l'Euro: tout ceci a fait d'elle non pas une icône, ce serait exagéré, mais au moins une entraîneure qui sera regrettée.

L'ASF a donc fait le choix de ne pas lui proposer de nouveau contrat, malgré la volonté de sa désormais ex-technicienne, la nouvelle est connue depuis lundi. Ce qui n'était pas encore clair était de savoir pourquoi la Suédoise a été libérée avec effet immédiat. Mardi encore, après le succès à Dunfermline, elle soulignait que «quoi qu'il arrive», elle honorerait son contrat jusqu'au 31 décembre. A-t-elle changé d'avis? La directrice du football féminin Marion Daube, interrogée ce mardi à ce sujet, a apporté la réponse suivante: «Dès lors que nous n'allions pas continuer ensemble, il était clair que nous voulions donner du temps à son successeur pour préparer l'équipe pour 2026.» En clair: il s'agit d'une résiliation de contrat pour les deux derniers mois.

A-t-elle trop mis la pression publiquement?

L'ASF, que ce soit par son président Peter Knabel ou par Marion Daube, était d'ailleurs restée bien silencieuse ces dernières semaines, alors que Pia Sundhage exprimait à qui voulait l'entendre qu'elle avait envie que son contrat soit prolongé. Le fait d'avoir autant parlé et d'avoir mis la pression publiquement, ce qui n'est vraiment pas habituel en Suisse, a-t-il joué en sa défaveur? Ce n'est pas interdit de le penser, mais ni Peter Knabel ni Marion Daube ne sont allés dans ce sens ce mardi à Muri. Il n'a fort logiquement été question que de l'avenir («Aujourd'hui, nous posons les bases du succès») et de ce que l'ASF voulait construire avec son nouvel entraîneur Rafel Navarro et avec Johan Djourou, le nouveau directeur des équipes nationales féminines. La connexion entre les deux hommes semble d'ailleurs très forte.

Les joueuses ont-elles été consultées? La réponse n'est pas non

À la question de savoir si les joueuses avaient poussé dans un sens ou dans l'autre pour garder ou non Pia Sundhage, Marion Daube a eu une réponse très claire pour qui sait interpréter les non-dits: «Nous sommes toujours à l'écoute du ressenti des joueuses, elles sont essentielles. Nous avons parlé avec elles après la relégation en Ligue des Nations, pendant et après l'Euro réussi, tout le temps. Mais la décision, c'est nous qui la prenons. Et pour l'avenir, pour ce que l'on veut construire, pour le développement du football suisse, Rafel Navarro est la personne idéale.» En d'autres termes, et pour le dire clairement: aucune joueuse, en tout cas parmi les cadres, ne s'est battue pour conserver Pia Sundhage. Mais Peter Knabel l'a affirmé avec force et conviction: les joueuses n'ont pas été consultées dans le choix du nouvel entraîneur.

La question de l'assistante, pas pertinente

Comme attendu, Marion Daube a balayé la question de l'assistante à 100%, que Pia Sundhage avait posé comme condition sine qua non pour continuer, et qui a valu à l'ASF beaucoup de reproches sur les réseaux sociaux ces dernières heures. «Oui, Pia a formulé cette exigence. Mais ce n’est pas cela qui a été déterminant dans notre décision de ne pas poursuivre la collaboration. Il faut considérer l’ensemble de la situation.» La décision de l'ASF a été prise au lendemain du match en Ecosse: exit Pia, bienvenue Rafel. 

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