«Elles ont été détestables!» Cette joueuse de l'équipe de Suisse est restée mesurée devant les micros, mais a été plus expressive en s'adressant à un proche, juste à côté, mercredi soir aux alentours de 23h30. La frustration était encore bien réelle, après la défaite (1-2) face à la Norvège, d'autant qu'Ada Hegerberg et ses coéquipières ont eu une attitude que l'on qualifiera poliment de discutable durant les vingt dernières minutes de la partie.
Le public de Saint-Jacques, jusque-là très bon enfant et positif, ne s'y est pas trompé en sifflant à plusieurs reprises l'attitude des Norvégiennes, lesquelles ont multiplié les pertes de temps et les simulations, dans le but, visiblement assumé, de gratter quelques secondes à chaque fois. La capitaine Lia Wälti s'en est d'ailleurs plainte sur le terrain, demandant à l'arbitre de se faire un peu plus respecter, ce qui a été moyennement une réussite.
«Une vieille dame qui aime bien le fair-play»
Pia Sundhage, elle, s'est un peu lâchée dans sa langue natale. Invitée à donner son sentiment par une télévision suédoise, SVT, la sélectionneure de la Nati, âgée de 65 ans, a taclé un peu les Norvégiennes. «Je suis d'un autre temps peut-être, mais je suis une vieille dame qui aime bien le fair-play», a commenté la Suédoise. En conférence de presse, quelques minutes plus tard, elle a préféré garder le silence. «Je ne vais rien dire à ce sujet», a-t-elle répondu en anglais, deux fois, à des questions des journalistes suisses. Mais son visage voulait tout dire.
Au-delà de ces considérations de fair-play nordique, Pia Sundhage a apprécié le visage montré par son équipe. «Je suis naturellement très déçue du résultat. Ce soir, je vais mal dormir. Mais dès demain, on va se tourner vers le match contre l'Islande et on va regarder tout ce que l'on a fait de bien. Nous avons bien joué vers l'avant, nous avons eu plusieurs occasions de marquer. La marge entre gagner et perdre est fine. On aurait mérité un point qui aurait changé beaucoup de choses», a relevée l'expérimentée Suédoise, fière du visage montré par son équipe.
Il y avait de quoi: il s'agissait sans aucun doute de la meilleure prestation collective de la Nati depuis son arrivée à sa tête.